COP29 : pourquoi est-elle organisée en Azerbaïdjan, grand pays pétrolier ?

"Tenir une COP dans la capitale d'un pays qui vit du pétrole et du gaz, ça ressemble plus à une farce qu'à une COP". Interrogée par RTL, la députée européenne du parti Horizon Nathalie Loiseau a réagi à l'organisation de la COP29 à partir de ce lundi 11 novembre. L'événement se tient à Bakou, en Azerbaïdjan. 

L'Azerbaïdjan, qui est le berceau du pétrole - c'est à Bakou qu'a eu lieu le premier forage au monde au XIXe siècle -, est accusé de mener des politiques contraires aux objectifs climatiques de la conférence. Le régime autoritaire du pays, qui "insulte la France régulièrement" explique Nathalie Loiseau, a une économie fortement dépendante des énergies fossiles. Alors pourquoi y organiser une COP29, événement international destiné à trouver des solutions à l'urgence climatique ?

L'ONU, organisatrice de ces conférences, cherche à impliquer les pays pétroliers dans les négociations climatiques. L'idée est que sans la participation de ces nations, il sera difficile de réduire la dépendance mondiale aux énergies fossiles. 

Des engagements non respectés

Pour avoir encore une chance de limiter la hausse du réchauffement à 1,5°C, il faudrait réduire de moitié la production de pétrole et de gaz en 10 ans. Face à ce constat dramatique, la stratégie mise en place ne semble pas efficace.

En 2023, un accord mondial présenté comme historique avait été signé aux Émirats Arabes Unis, promettant de s'engager vers la fin des combustibles fossiles. Or, ces derniers ont fait exactement le contraire. Ils ont annoncé une hausse de 34% d'ici à 2035.

Ils ont été suivis par l'Azerbaïdjan qui compter augmenter de 14% sa production de gaz... et la future COP sera au Brésil, autre pays pétrolier qui va augmenter sa production d'un tiers.

Des atteintes aux droits humains

En Azerbaïdjan, ces dernières semaines, les principaux militants du climat ont été arrêtés. Le Quai d'Orsay a mis en garde les ONG et les journalistes français qui iront là-bas. On leur conseille de ne parler que de climat. S'ils se faisaient arrêter sur ce sujet, leur accréditation aux Nations Unies les protégerait en cas de procès. 

Par contre, s'ils se font arrêter pour avoir critiqué la politique du pays, le Quai d'Orsay ne répond plus de rien. Des navettes seront mises en place chaque jour entre les hôtels et le lieu de la conférence pour escorter les journalistes français.  De quoi préférer suivre la COP29 en ligne.