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ÉDITO - Dissolution de l'Assemblée : la France va-t-elle être touchée par une crise de financement ?

Au Royaume-Uni et en Italie, des crises de financement ont été déclenchées par l'incertitude politique. Est-ce possible en France ?

Le ministère de l'Économie et des Finances, communément appelé "Bercy" (illustration)
Crédit : AFP / FRED DUFOUR
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François Lenglet - édité par Julie Tomiche
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La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron a ouvert une période d’incertitude politique, propice, disent certains, à une crise de financement qui pourrait affecter la France. Mais de quoi s'agit-il ?


Au moins une fois par semaine, la France emprunte quelques milliards sur les marchés financiers. Elle procède par enchères, c’est-à-dire que le Trésor français, Bercy, propose un certain taux d’intérêt aux investisseurs internationaux et français, qui, en contrepartie, prêtent de l’argent à l’État français. Nous empruntons ainsi 300 milliards par an. C’est sans précédent et cela s’explique par la détérioration de nos finances publiques. 

Une crise de financement, c’est tout simplement quand les prêteurs ont peur. On ne trouve donc plus d’argent, sinon à un taux d’intérêt prohibitif. Une crise de financement, c’est une crise de confiance des investisseurs vis-à-vis de la France. Concrètement, cela se traduit par un coût de l’emprunt qui explose, ce qui serait problématique pour le budget de l’État. Il existe également une conséquence indirecte : la montée des taux d’intérêt pour les ménages français et les entreprises, par effet d’entraînement.

Dans le cas de la France, cela a déjà un peu commencé. Hier soir, les taux d’intérêt français étaient de 3,2%, c’est 0,2% de plus que les pays européens comparables. Et 0,7% de plus que l’Allemagne, qui est la référence. C’est le prix de l’incertitude.

Les exemples du Royaume-Uni et de l'Italie

Alors peut-on imaginer une crise de financement plus forte ? Tout à fait. Le Royaume-Uni en a connu une récemment, lorsque Liz Truss, une Première ministre conservatrice, a été nommée en 2022 pour succéder à Boris Johnson. Elle s’est prise pour Thatcher, et a annoncé de fortes baisses d’impôts et des aides aux ménages, non financées, pour des dizaines de milliards d’euros par an. La sanction des marchés a été immédiate : flambée des taux d’intérêt et baisse de la monnaie, la livre sterling.
 
Liz Truss a été contrainte de démissionner à cause de la pression de sa majorité, elle-même causée par la pression des marchés. Elle a démissionné après 44 jours seulement, ce qui fait de son mandat de Premier ministre le plus court de tous les temps. L’Italie a connu aussi un épisode du même genre en 2018-2019, lors de la coalition baroque entre Cinque Stelle, l’extrême gauche, et la Ligue, l’extrême droite. Le patron de la Ligue avait notamment déclaré qu’il allait vendre les réserves d’or du pays pour équilibrer le budget.
 
La plupart du temps, ce sont donc des problèmes budgétaires qui déclenchent les crises financières. Et il y a aussi tout excès en matière de politique économique. Truss est tombée parce qu’elle baissait les impôts sans financer, c’est-à-dire en creusant le déficit. Mais un gouvernement peut aussi sauter parce qu’il augmente trop les prélèvements, et que les investisseurs redoutent l’effondrement de l’économie. 

Comme pour tous les pays endettés, les marchés contrôlent donc en large partie notre politique économique. La France possède la dette la plus élevée de la zone euro en valeur absolue, et l’une des plus lourdes au monde. Nous sommes donc dépendants du bon vouloir de nos créanciers. Ça veut dire que tout nouveau gouvernement qui dépenserait sans compter, ou qui assommerait d’impôts les Français et leurs entreprises, prendrait le risque de déclencher une punition pour tout le pays.

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