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ÉDITO - Dépenses publiques : la France s’installe-t-elle dans une forme de quoi qu’il en coûte ?

Ce lundi, François Lenglet fait le point sur les dépenses publiques annoncées par l'exécutif ces derniers jours, qui vont un peu plus creuser le déficit.

Bruno Le Maire le 24 août 2022

Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

LENGLET-CO - Dépenses publiques : "La France s'installe dans une forme de quoi qu'il en coûte", selon Lenglet

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ÉDITO - Dépenses publiques : "La France s'installe dans une forme de quoi qu'il en coûte", selon Lenglet

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François Lenglet - édité par William Vuillez

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Nous avons fait le compte des nouvelles dépenses publiques annoncées ces derniers jours. Le 5 mai, c’était l’annonce du plan vélo, avec deux milliards d’investissements de l’État d’ici à 2027, qui s’ajoutent aux milliards des collectivités locales. La veille, le 4 mai, c’était la réforme du lycée professionnel, dotée d’un milliard d’euros de crédits annuels supplémentaires. Le 26 avril, le chef de l’État avait annoncé 1,5 milliard pour développer l’accessibilité des lieux publics pour les handicapés. 

Quelques jours auparavant, c’est Pap Ndiaye, notre ministre de l’Éducation, qui sortait 2 à 3 milliards pour l’augmentation des enseignants. Peu avant encore, c’était 500 millions d’euros débloqués pour augmenter les bourses des étudiants. Et c’est sans compter la réforme du RSA, dévoilée en fin de semaine dernière par Olivier Dussopt, qui n’est pas encore chiffrée, mais dont les spécialistes estiment le coût entre 2 et 3 milliards par an, pour renforcer l’accompagnement des bénéficiaires. C’est manifestement le printemps budgétaire. 

La France était pourtant à l’euro près, c’est ce qu’avait dit notre ministre des Finances l’automne dernier. Il annonce même des plans d’économie. Peut-être viendront-ils pour le budget de 2024, qui est en cours de négociation avec les différents ministères. Mais en attendant, la fin de l’épisode retraites, comme toute sortie de crise, se traduit par un foisonnement de dépenses nouvelles. 

Une façon de faire taire les concerts de casseroles ?

Ces dépenses, c’est la facture du 49.3, de la méthode à la hussarde choisie pour faire passer une réforme des retraites qui a plongé le chef de l’État et l’exécutif dans l’impopularité. Du reste, on peut ajouter à la liste des dépenses, les annonces de baisse d’impôt pour les classes moyennes, faites elles aussi dans les derniers jours, avec une finalité politique évidente. Or, une baisse d’impôt assez visible pour procurer un bénéfice politique, c’est au moins trois milliards d’euros.
 
Mais où va-t-on trouver cet argent ? Eh bien en creusant le déficit. Le paradoxe, c’est qu’alors même que les décrets de cette réforme ne sont pas encore publiés, on engage déjà le dividende financier en programmant de nouvelles dépenses… Cette réforme ne rapportait déjà pas beaucoup, elle aura désorganisé le pays pendant plusieurs mois pour un bénéfice net qui s’amoindrit de jour en jour. 

Le retour d'un "quoi qu’il en coûte" ?

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Remarquez que l’accessibilité des lieux publics pour les handicapés, c’est une juste cause. Aucun doute là-dessus. Tout comme l’augmentation des profs. Le problème, c’est de faire des choix. Si on finance telle action nouvelle, il faudrait dégager des économies ailleurs. Dans le déficit de cette année, 165 milliards d’euros sont prévus par la loi de finance, soit 5% du PIB. Non seulement le déficit ne s’améliore pas par rapport à 2022, mais il se détériore même légèrement. Quant à 2024, selon les prévisions même du gouvernement, il serait encore de 4,6% du PIB. En gros le déficit public ne bougera donc pas durant trois ans. Dit autrement, la France s’installe dans une forme de quoi qu’il en coûte. 

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