ÉDITO - Cryptomonnaie : comment expliquer l'effondrement du bitcoin ?
Les cryptomonnaies ont connu un violent crash ces derniers jours, la faute notamment à une inflation toujours à la hausse.
Depuis quelques jours, les détenteurs de cryptomonnaie doivent voir apparaître des cheveux blancs. Le Bitcoin, la plus célèbre des monnaies numériques, s'est en effet effondré ces dernières 48 heures, emmenant dans son sillage d'autres monnaies virtuelles qui se sont littéralement écrasées. Côté ce jeudi à un peu plus de 29.000 euros, le bitcoin valait en novembre dernier près de 60.000 euros.
Cette crise de pessimisme a été clairement déclenchée par l'inflation. Aux Etats-Unis, elle est à plus de 8%, et qui dit inflation dit hausse des taux d'intérêt et donc l'apparition de crédits plus chers. Les investisseurs ont peur de l'avenir, donc ils vendent et se séparent en premier lieu de ce qui est le plus monté récemment : la cryptomonnaie. De nombreuses valeurs technologiques ont elles aussi été grandement touchés. C'est le cas du géant du e-Commerce Amazon qui a perdu 40% de sa valeur.
Mais existe-t-il un juste prix pour ces valeurs dont le cours varie autant et aussi vite ? Dans cet univers, le prix est défini par la somme qu'un autre est prêt à payer à un moment donné. Le prix, c’est la mesure du désir de possession des autres. Une action n’a pas de valeur intrinsèque, c’est la promesse d’un rendement futur, qui lui-même dépend de la conjoncture, du talent du patron, du niveau des taux d’intérêt, du prix des matières premières, autant de choses qui ne cessent de bouger.
Quel avenir pour les cryptomonnaies ?
Mais le bitcoin et ses petites sœurs ne devraient pas pour autant disparaître.
Peut-être ne s’agit-il que d’une crise de croissance, comme lors de l’explosion de la bulle internet, en 2000. Après cet épisode, l’internet n’a pas disparu, mais a au contraire connu son embellie. On se trompe toujours sur le potentiel des innovations.
L’économiste Robert Gordon raconte ainsi qu’en 1876, la Western Union, championne du télégraphe, publie un mémo disant : "Le téléphone a trop d’inconvénients pour qu’il puisse devenir un vrai moyen de communication". En 1943, le patron d’IBM évalue lui le marché potentiel des ordinateurs à cinq machines dans le monde. On peut donc imaginer que le temps donnera peut-être raison à ceux qui ont investi dans cette technologie prometteuse, mais qui demande encore à être stabilisée.
