C’est la tempête sur le marché des cryptomonnaies, ces monnaies virtuelles qui déchaînent les passions depuis des mois. Mercredi 19 mai, au plus fort de la secousse, le bitcoin, la plus célèbre de ces devises informatiques, avait perdu 30%, entrainant dans son sillage toutes les autres monnaies virtuelles.
Il s’est ensuite ressaisi, chutant quand même de 8%. Le bitcoin, c’est le nouvel investissement à la mode dans la communauté financière. Il s’agit en fait d’une sorte de billet de banque virtuel, acheté, échangé et stocké de façon informatique, il n’y a pas d’objet physique billet ou pièce. Et il est coté, c’est-à-dire qu’il a un prix, comme une action, qui dépend de la demande et de l’offre, en dollars ou en euros. Il peut être revendu contre des dollars ou des euros. La demande s’était littéralement déchaînée dans les 12 derniers mois, avec une progression du cours de 400%, qui a porté le bitcoin à plus de 50.000 euros il y a quelques jours, alors qu’il en valait 8.666 le 20 mai dernier.
Un communiqué de la Banque de Chine a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une vraie monnaie et qu’elle avait un caractère spéculatif. En réalité, la Chine est bien sur vigilante sur la stabilité financière, mais elle s’apprête surtout à lancer sa propre monnaie virtuelle, le yuan. Et ne veut pas d’une concurrence. Sans compter que le bitcoin a l’inconvénient de servir l’économie du crime, il échappe largement aux radars des autorités policières et du fisc.
Du coup, Pékin a tapé sur la table. Tout cela quelques jours après les mises en garde d’Elon Musk, le patron de Tesla. C’était un fan du bitcoin, au point qu’il autorisait, jusqu’à il y a peu, l’achat de ses voitures avec ce nouveau mode de paiement. Et voilà que la semaine dernière, il découvre un autre inconvénient de la monnaie virtuelle : la gestion du bitcoin et des transactions est extrêmement vorace en énergie, et donc émet des tonnes de carbone, à cause de la puissance informatique nécessaire. C’est une monnaie "sale", nous a dit la nouvelle icône, qui a lui aussi une très forte influence sur les marchés. Musk plus Pékin en quelques jours, ça a suffi pour commencer à dégonfler cette gigantesque bulle spéculative.
Jusqu’ici, l’intérêt principal du bitcoin, c’était qu’il semblait monter toujours plus haut. D’où l’engouement planétaire, comparable à celui de la bulle internet, il y a vingt-cinq ans. Comme pour l’internet, cette folie boursière va en ruiner certains et en enrichir d’autres. Mais comme pour l’internet, au-delà de la mode, il s’agit d’une technologie qui va changer notre vie quotidienne un jour.
Le paiement digital, sécurisé, avec des monnaies virtuelles, ce sera probablement banal dans une dizaine d’années. Bien souvent, les folies boursières se fixent sur des technologies importantes, dont l’utilisation finit par se généraliser, mais bien plus tard qu’on ne l’imagine au départ. Il y a ainsi eu la bulle de l’électricité, au 19ème, celle de l’automobile, au début du 20ème, celle de la radio, juste avant le krach de 1929. Paul Claudel, aux USA. À chaque fois, il s’agissait d’une innovation majeure.
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