ÉDITO - Voitures électriques : "C'est l'hécatombe" chez les fabricants de batteries, dit François Lenglet

Les fabricants de batteries pour voitures électriques enchaînent les déboires. Malgré les milliards investis, les consommateurs ne répondent pas présents.

Une voiture électrique en train d'être rechargée.

Crédit : CHARLY TRIBALLEAU / AFP

LENGLET-CO - L'eldorado des batteries pour voitures électriques tourne au cauchemar

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C'est l'hécatombe. ACC a suspendu ses projets d'usine en Italie et en Allemagne. L'entreprise a été baptisée un peu rapidement l'Airbus des batteries, parce qu'elle associe Total Energy, Peugeot, Citroën, Fiat et Mercedes.

Quant à son usine française dans le Pas-de-Calais, elle devait regrouper quatre gigantesques bâtiments, un seul fonctionne, avec 50% de déchets dans la fabrication. Et puis les doutes s'accumulent sur la technologie choisie par ACC. Elle est dépassée, au point qu'il y a deux jours, le gouvernement italien a annoncé suspendre ses subventions à l'entreprise.

ProLogium, un projet de gigafactory devait voir le jour à Dunkerque, fortement soutenu par l'argent public français. L'usine n'est même pas encore commencée, et déjà, on replie la toile. Elle était prévue pour fabriquer des batteries 48 gigawatts. On prévoit maintenant entre 8 et 16 gigawatts pour 2030.

Des milliards investis

La vraie catastrophe, c'est le Suédois Northvolt qui est à deux doigts de la faillite. Ce projet a englouti plus de 15 milliards d'euros. Le 18 septembre, le gouvernement de Stockholm a refusé de renflouer l'entreprise, dont Volkswagen est le premier actionnaire.

C'est parti pour nous faire un troupeau "d'éléphants blancs". Ces projets industriels qui ne trouvent jamais leur rentabilité ou jamais leur marché. C'est d'autant plus problématique que les gouvernements français, allemand et italien ont versé des milliards de subventions à ces projets. Ils ont eu l'espoir de contrer la concurrence des Chinois, qui sont aujourd'hui largement leaders.

Les raisons du fiasco

Un détail n'a pas été anticipé : le consommateur. En fait, il n'achète pas de voitures électriques, du moins pas autant qu'on l'avait prévu. C'est trop cher et trop contraignant à cause du manque de bornes de recharge. En août, les ventes de voitures électriques en Europe ont chuté de 36% d'un an sur l'autre.

En Allemagne, le plus gros marché du monde, a chuté de 69%. La proportion de véhicules électrifiés sur nos routes diminue désormais. Signe de ces revers, le Suédois Volvo, avait annoncé ne plus vendre que des électriques à partir de 2030. Cette semaine, il est revenu en arrière.

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