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Une mère tenant la main de son bébé (illustration)
Crédit : Unsplash/Aditya Romansa
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Je vous parle d'une France qui pouponne, certes, mais de moins en moins. On sait déjà que le nombre total de naissances en 2024 sera inférieur à celui de 2023, qui était déjà le niveau le plus faible depuis la Seconde Guerre mondiale, avec seulement 678.000 bébés, alors qu'on était à plus de 800.000 il y a dix ans. Selon les statistiques mensuelles disponibles pour 2024, de janvier à octobre, aucun mois n'a permis de redresser la tendance. En fait, la courbe plonge depuis dix ans avec une exception en 2021, post-COVID, qui a montré un sursaut.
Pour l'instant, le solde naturel reste positif, c'est-à-dire qu'il y a plus de naissances que de décès en France. Or, la différence en 2023 était de +47.000. Mais le taux de fécondité diminue, c'est-à-dire le nombre moyen d'enfants par femme en âge de procréer, est désormais de 1,68. Et là, ce n'est pas suffisant pour le renouvellement des générations : il faut au minimum deux enfants par femme. La France est en train de devenir un pays de vieux !
Dans un premier temps, cela peut en résoudre quelques-uns. Moins d'enfants, c'est moins d'argent versé pour les allocations familiales, pour les aides aux modes de garde, pour la prime de rentrée, permettant quelques économies pour le budget de l'État. Il n'y a pas assez de places en crèche ? À ce rythme, ce ne sera bientôt plus un problème. On répète ces dernières années que l'éducation nationale n'arrive plus à recruter de profs ; mais moins de naissances, c'est moins d'élèves, donc on va avoir besoin de moins en moins de profs.
En réalité, le problème, c'est aussi que moins d'élèves signifie des classes qui vont fermer, des écoles qui risquent de fermer, la hantise dans les villages qui ne veulent pas mourir. Les communes scrutent les naissances et misent sur l'installation de nouvelles familles pour envisager l'avenir. Et là, ce n'est pas bon du tout. Et puis, moins de naissances, c'est ensuite moins d'actifs au travail, mais de plus en plus de retraités. Et ça, ce n'est pas bon du tout non plus pour notre système français de retraite par répartition. Il est basé, vous le savez, sur la solidarité entre générations.
Ceux qui travaillent paient des cotisations et ces dernières servent à payer les pensions de retraite. Déjà aujourd'hui, nous sommes ric-rac. On compte 1,7 actifs pour un retraité. L'évolution démographique n'est pas du tout favorable. C'est l'une des raisons qui poussent à faire travailler les gens plus longtemps. L'autre solution, c'est aussi de cotiser davantage. Et tout cela ne réjouit personne. Même chose d'ailleurs pour financer la Sécurité sociale. Et avec une population vieillissante, les frais de santé ne peuvent qu'augmenter.
Plus facile à dire qu'à faire. Le projet du président Macron de réarmement démographique, qui proposait notamment des bilans de fertilité, est un projet mort-né avec la dissolution et le chaos politique. Dans les pays qui ont mené une politique volontariste dite nataliste, c'est-à-dire à coup d'allocations et de primes pour inciter les gens à faire des enfants, les études sur des décennies ont montré de faibles résultats. Cela ne fait qu'accélérer les projets de bébé de couples qui avaient déjà un projet de bébé.
Là où les résultats sont plus probants, c'est quand les gouvernements associent aides financières et mesures pour équilibrer vie de famille et vie professionnelle et réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. Il y a aussi la crise du logement à régler, avec des difficultés à se loger, ce qui n'est pas propice à fonder une famille ou à l'agrandir.
Et puis, il ne faut pas négliger l'affect des Français qui n'ont plus envie. À quoi bon faire des bébés dans un monde qui part à vau-l'eau ? Il faudrait qu'à un moment ou un autre, un gouvernement viable accouche de mesures efficaces pour espérer rendre à la France un peu de vigueur, un peu de jeunesse.
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