Eau plate, boisson gazeuse, bières... Pourquoi ces produits ont connu la plus forte croissance en grande surface depuis 2014

Selon l'étude de l'institut Nielsen IQ, spécialiste des grandes surfaces, les bières, les boissons gazeuses et les eaux plates (en numéro 1) sont les trois produits dont les ventes progressent le plus cette année par rapport à 2014. Par exemple, 348 millions de bouteilles et de packs d'eau de plus ont été achetés depuis le 1er janvier qu'il y a dix ans. 

Trois boissons sur le podium donc. Surtout trois produits météo-sensibles (on en achète quand il fait particulièrement chaud). Durant la quinzaine des JO de Paris, les ventes ont explosé en raison de températures caniculaires. Preuve que le changement climatique a un impact sur notre panier de courses alors que, sur la dernière décennie, on a connu les trois années les plus chaudes de l'histoire (2018, 2020 et 2022), selon Météo-France.

Au pied du podium, signe que notre alimentation est de moins en moins structurée autour de trois grands repas : les produits apéritifs, en plein essor (227 millions d'achats en plus cette année). Le rayon pain de mie pour les sandwichs, de son côté, se trouve dans le top 10. Moralité : on saute des repas pour grignoter, pour manger sur le pouce. On fait également de plus en plus d'apéritif dînatoire.

On consomme du fromage différemment

Autre enseignement : cette étude montre qu'un des piliers du repas gastronomique des Français (inscrit par l'Unesco au patrimoine culturel immatériel de l'humanité) est en danger : le plateau de fromages.

Attention : ça ne signifie pas qu'on en mange plus, mais on en mange différemment : c'est-à-dire moins entre le plat et le dessert comme en témoignent les ventes de camembert (-16% depuis 2016).

Et puis le fromage est maintenant incorporé dans les plats. Deux catégories progressent très fortement par rapport aux années 2010 : le râpé, le parmesan ainsi que les fromages à pâte fraîche (la feta et surtout la mozzarella). Sans parler de la santé éclatante de la raclette avec une progression des ventes de 34% depuis 2016. 

Par ailleurs, c'est l'une des conséquences de l'inflation : la vente au rayon viande progresse. Car les consommateurs se détournent des boucheries traditionnelles, voire même des rayons découpe des grandes surfaces. Et si la consommation de viande rouge diminue depuis les années 2000, la volaille, moins chère et moins polluante, rafle la mise. 

La folie des plats préparés

Troisième et dernier enseignement de Nielsen IQ : on cuisine moins qu'avant avec 150 millions de plats préparés achetés en plus. L'explication, l'institut la trouve dans ses études et appelle ça la catégorie des "vite fait" : 1/3 des Français passent moins de neuf minutes par jour en cuisine. 

La rapidité de préparation demeure un critère essentiel dans le choix d'un aliment pour 25% des Français, contre 20% il y a dix ans.