C'est donc aujourd'hui le début du retour à la normale, mais dans quel état se trouve l'économie française ? L'Insee a publié tout récemment un bulletin de santé détaillé. L'économie française, pendant la durée du confinement, se situait à - 33% par rapport à la normale, mais avec une très légère reprise qui s'amorçait, dans l'industrie et la construction, le redémarrage des chantiers, et dans les achats de biens manufacturés et de vêtements par les ménages. Une petite amélioration a été constatée fin avril et début mai, mais ce qui est frappant, c'est la forte différence qui existe d'un secteur à l'autre et d'une région à l'autre.
Cela veut dire que toute la France ne s'est pas arrêtée de la même façon. Les régions les plus atteintes sont la Corse, l’île de France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne Rhône-Alpes. Les régions les plus frappées par l'épidémie sont celles où la part de l'hôtellerie et des restaurants dans l'économie est élevée. Leur spécialisation sur le tourisme leur coûte cher, puisque celui-ci est stoppé. Secteurs qui ne vont d'ailleurs pas redémarrer tout de suite, ce qui hypothéquera la reprise de ces régions.
L'un des départements les plus touchés est la Haute-Garonne, à cause des déboires d'Airbus, eux-mêmes provenant de l'arrêt du transport aérien. À l'inverse, c'est la Bretagne qui a le moins chuté, parce qu'elle profite d'une spécialité industrielle qui n'a pas été très affectée par le confinement, l'agro-alimentaire.
L'autre élément intéressant : les départements les moins peuplés semblent avoir connu une chute d'activité plus faible que les autres. Il y a deux explications possibles. Soit la migration des citadins vers la campagne pour le confinement, soit que le consommateur y est moins frileux parce qu'il estime que les risques de contagion sont plus faibles que dans les centres urbains.
En Allemagne, qui a débuté dès le 20 avril la réouverture des commerces de moins de 800 mètres carrés, on voit que l'indice de congestion automobile, qui est un indicateur de l'activité économique, n'était qu'à - 2% par rapport à d'habitude juste après cet assouplissement. Idem pour la pollution atmosphérique qui a la même signification.
Or, il est vrai que l'Allemagne s'est moins arrêtée que ses trois grands voisins, Italie, Espagne et France. La reprise y est donc plus rapide.
En Chine, il y a deux enseignements intéressants sur la renaissance de la consommation. Tout d'abord, les ventes de produits de luxe caracolent. Vuitton et Hermès ont fait un mois d'avril record. C'est la même chose pour Porsche et Audi, ce qui propulse le groupe Volkswagen a de très bons niveaux. Le consommateur avec des moyens se rattrape donc vite et tout de suite. Mais ce n'est pas le cas de la classe moyenne, qui est beaucoup plus précautionneuse.
L'autre enseignement, c'est que les magasins physiques non alimentaires, les vêtements, le bricolage, etc. ont toujours un chiffre d'affaire inférieur de 40 à 50% inférieur à la normale. En grande partie à cause de l'augmentation du e-commerce, qui dure au-delà du confinement. L'épidémie a été le déclencheur d'un extraordinaire basculement vers les achats en ligne.
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