Dans le temps, mais ce n'est en réalité pas si ancien, il fallait attendre les chiffres du PIB trimestriel, publié 6 semaines après la fin de la période, pour avoir une photographie de l'activité. Ça n'est plus le cas. Grâce à une série d'indicateurs, on dispose désormais d’estimations en temps réel.
Prenez les mesures d'embouteillages dans les villes par exemple, venant des applications de navigation, qui ont pointé la crise du confinement et la reprise avec beaucoup d'exactitude. Dans le même genre, la qualité de l'air, avec la mesure de la pollution. La circulation des camions également, puisque la plupart des routiers sont désormais équipés de GPS qui mesurent très précisément leurs déplacements.
On dispose également des achats faits par carte bancaire, et bien sûr des visites sur les sites internet, les sites des constructeurs auto par exemple. On peut établir un lien statistique entre le nombre de visites chez tel constructeur et les ventes de voiture de sa gamme.
Ce sont bien sûr des approximations. On connaît par exemple le nombre et le montant des transactions effectuées dans les supermarchés, mais pas précisément ce qu'achètent les consommateurs. Pour cela, il faudrait l'analyse des codes barre, on aura d'ailleurs ces données très prochainement, qui permettront d'affiner l'analyse.
C'est ce genre de données que l'INSEE, notre institut de statistiques, a utilisé pour faire une première évaluation du coût économique du confinement, dès la fin mars, en estimant qu'il faisait chuter la croissance française d'un tiers environ. C'est un travail qui a été salué au plan international comme l'un des plus innovants dans cette période tout à fait inhabituelle.
Pour le futur plan de relance, on pourra mesurer son impact immédiatement et éventuellement corriger les mesures, en fonction de leur efficacité. C'est évidemment à double tranchant, comme toujours. Une information instantanée est parfois plus difficile à interpréter, parce qu'elle connaît de fortes variations, la consommation en fonction de la météo par exemple.
En ce moment, ces données disent que l'Europe va mieux et qu'il subsiste de considérables différences d'un pays à l'autre. Les données des centres commerciaux montrent ainsi que la consommation des Français, à la fin mai, quinze jours après la fin du confinement, était à -40%, par rapport à une période normale, alors que l'Allemagne était à -20% seulement. Le pays le plus touché était le Royaume-Uni, à moins 60%. Pour les achats d'auto, c'est encore l'Allemagne qui tient la corde, elle est revenue à la normale.
Il y a un domaine où nous, les Français, sommes en tête en Europe, c'est l'aménagement de la maison et le bricolage, où les dépenses des Français sont deux fois plus importantes qu'à l'habitude, une croissance plus forte que dans les pays voisins.
En matière d'embouteillages, là encore c'est l'Allemagne qui mène, ayant quasiment retrouvé ses niveaux habituels au début juin. Alors que la France est toujours à moins 30%, l'Italie à moins 40, l'Espagne et le Royaume-Uni à moins 60%. Dis moi comment tu roules, je te dirai quel sera ton PIB.
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