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Covid-19 : une deuxième vague pourrait entraîner un second choc économique

ÉDITO - En cas de deuxième vague de l'épidémie, la France pourrait faire face à un second choc économique, toutefois différent du premier.

Pôle emploi (illustration du chômage)
Pôle emploi (illustration du chômage)
Crédit : PASCAL GUYOT / AFP
Covid-19 : une deuxième vague pourrait entraîner un second choc économique
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Covid-19 : une deuxième vague pourrait entraîner un second choc économique
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François Lenglet - édité par Valentin Deleforterie

La deuxième vague de l'épidémie peut nous faire craindre un second choc économique. Le premier était causé par un confinement quasi-général. Celui qui se profile proviendra de confinements partiels. Ils seront soit sectoriels, les restaurants fermés par exemple, soit régionaux, dans les territoires les plus atteints. 

À cela s'ajoutent les réticences des consommateurs dans les agglomérations. Des réticences, par crainte de la contamination, à consommer les services : les commerces, la restauration, les spectacles. L'indice Markit IHS pointait déjà, il y a quelques jours, la rechute de l'activité des services dans les grandes économies européennes, la France au premier chef, alors que l'industrie semble mieux se tenir.

La reprise, qui était forte, est en train de s'interrompre en Europe sous l'effet de la seconde vague. L'économie mondiale était au plus bas le 10 avril 2020. C'est la date à laquelle il y avait le plus de monde en confinement sur la planète. Le PIB mondial était  à -20%. Alors que ces derniers mois, la France avait réussi à remonter jusqu'à environ -5% par rapport au niveau normal, il est probable qu'elle redescende à nouveau

La France est vulnérable

Cela va différer selon les pays en fonction de la part que représentent les services dans l'économie. De ce point de vue, la France est vulnérable car c'est un pays assez peu industriel et très touristique. Le tourisme au sens large compte pour 8% de son économie. Or, les vols internationaux sont toujours à -70%. Il n'y a plus ni Chinois ni Américains à Paris. Les grands magasins parisiens, qui vivent très largement de cette clientèle internationale, sont par exemple à -80% de chiffre d'affaires

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Les restaurants sont, en gros, à -40%. Le problème est que ce climat pèse au-delà des secteurs directement impactés car les patrons cherchent à différer les investissements. Une banque américaine, Goldman Sachs, a calculé que la fameuse distanciation sociale faisait perdre 7 à 8% du PIB au total.


L'éminent hebdomadaire britannique The Economist affirmait au printemps qu'il faudrait désormais s'habituer à "l'économie à 90%", c'est-à-dire fonctionnant aux neuf dixièmes par rapport à ce qui prévalait avant l'épidémie.

L'épidémie va laisser des traces

Même après la découverte du vaccin, il n'est pas sûr que la France retrouve tout de suite une économie normale. Il faudra plusieurs mois au moins pour vacciner la population et dissiper la peur de la contamination. L'épidémie laissera des traces sur le capital, moins efficace car les entreprises n'auront pas investi suffisamment pour le moderniser. Il en va de même pour le capital humain : les personnes qui auront subi le chômage auront du mal à se réinsérer sur le marché du travail, même s'il repart.


Quant à la proposition d'Esther Duflo, prix Nobel d'économie, de réinstaurer un confinement en décembre pour sauver les fêtes de Noël, elle est parfaitement saugrenue. Si l'on se met à demander aux économistes de nous soigner et aux médecins des conseils sur la création monétaire, le brouillard n'est pas près de se dissiper

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