Coronavirus : pourquoi Amazon va sortir plus fort de la crise
PODCAST - François Lenglet et Catherine Mangin se penchent chaque semaine sur les bouleversements économiques que provoque la crise du Coronavirus. Dans cet épisode, ils s'intéressent au commerce en ligne, et plus particulièrement au géant Amazon, le grand gagnant de la pandémie.

La fermeture des commerces à cause du confinement a relancé la guerre contre le géant Amazon. Fondé il y a près de 30 ans, l'ancienne librairie en ligne est devenue un "omnimagasin" : tout ce qui se vend se trouve sur cette plateforme. Et ce n'est pas la pandémie qui l'affaiblit. Bien au contraire, les restrictions sanitaires profitent à ce mastodonte du e-commerce.
Au deuxième trimestre, celui du premier confinement, le chiffre d'affaires d'Amazon a bondi de 40%. Et la multinationale se targue d'employer près d'un million de personnes et en aurait embauché 400.000 sur la seule année 2020.
Pourquoi un tel succès ? L'optimisation fiscale (par exemple délocaliser artificiellement le chiffre d'affaires en Irlande et au Luxembourg) y est pour beaucoup. Mais il ne faut pas oublier l'efficacité de l'entreprise en termes de livraisons, service clients, ergonomie du site, choix des produits.
Le géant fait l'objet de nombreuses polémiques
En 2019, 22 millions de Français ont fait leurs achats sur Amazon. Selon le cabinet Kantar, Amazon représenterait 22% du marché de la vente en ligne, le Français CDiscount le suit, mais de très loin : avec 8% du marché.
Amazon est donc l'un des plus grands recruteurs en France mais fait l'objet de nombreuses polémiques (projets polluants et dégradants le paysage) lorsqu'il projette d'installer des entrepôts à Nantes ou près du Pont du Gard par exemple. Certains, comme l'ancien secrétaire d'État au Numérique, Mounir Mahjoubi, contestent même le nombre d'emplois créés par le groupe de Jeff Bezos.
Dans une note intitulée Amazon : vers l'infini et Pôle Emploi !, il assure qu'un emploi créé dans le e-commerce en détruit plus de deux dans le commerce traditionnel. Un calcul qu'on peut remettre en doute, selon François Lenglet.
Amazon, en tant que place de marché, permet en effet à de petits commerçants de vendre leurs produits, contre une redevance de 15% de marge. Un bilan en demi-teinte, donc.
>> Hors-série Lenglet-Co : crise du coronavirus, un podcast hebdomadaire présenté par François Lenglet et Catherine Mangin, qui vous donne les clés pour tout comprendre des évolutions et révolutions provoquées par la crise du coronavirus en France, en Europe et dans le monde.
Si vous souhaitez poser des questions à François Lenglet, écrivez à temoins@rtl.fr.
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