Le prix du pétrole est devenu négatif cette nuit. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Imaginez, que vous alliez à la pompe tout à l'heure pour faire le plein, et que le pompiste, au lieu de vous demander votre carte bancaire, vous donne dix euros ! C'est ce qui s'est passé cette nuit du 21 avril, où le prix du baril est tombé à - 40 dollars très brièvement, pour être en ce moment aux alentours de zéro, à peine positif. Il faut rappeler qu'au début de l'année, ce baril, ça fait 159 litres, valait encore 60 dollars.
Cela veut donc dire que cette nuit, un acheteur de pétrole recevait de l'argent, il s'agit du baril qu'on appelle WTI, produit aux États-Unis, notamment au Texas. Ce pétrole arrive en général en Oklahoma, où il est stocké par les acheteurs, en attendant qu'il soit consommé, ou revendu. Et en ce moment, cet endroit est comme un parking de supermarché à l'heure de pointe, il n'y a plus une place pour garer son pétrole.
Du coup, les producteurs préféraient payer les acheteurs pour se débarrasser de leurs barils encombrants. D'où les prix négatifs pour l'échéance de mai. Et si le parking est plein, c'est parce que la consommation de pétrole a chuté d'un tiers à cause du confinement mondial, de l'épidémie. Aux États-Unis, on est revenus à la consommation de pétrole des années 1970, de l'époque de Nixon, alors qu'il y avait évidemment bien moins de voitures qu'aujourd'hui.
Les producteurs américains l'ont fait, mais pas assez. Car ils pensaient, et souhaitaient, que Donald Trump allait empêcher l'effondrement de ce secteur auquel le président est très attentif, parce qu'il contribue beaucoup à la croissance des États-Unis. Il y a quelques jours, Trump avait même signé un accord avec les autres pays producteurs, la Russie et l'Arabie Saoudite, pour stabiliser les prix, qui avaient déjà dévissé. Un accord qui n'a rien réglé, la preuve.
Pas autant que cela, bien sûr, parce que la matière première ne représente qu'une partie du prix de l'essence. Le reste, c'est le coût du raffinage, qui n'est pas dépendant de l'évolution des cours, et ce sont des taxes, dont certaines sont forfaitaires.
Notez que le prix a déjà baissé, on est aux alentours de 1,20/1,25 le litre, contre 1,5 au début de l'année. Si la baisse des cours est durable, cela va quand même nous profiter.
Les pronostics sur l'évolution du cours du baril, c'est le domaine où on est sûr de prendre une veste. En 2008, le baril était à 150 dollars, bon nombre d'experts pronostiquaient qu'il allait atteindre 200 dollars, il s'est en fait crashé à 60.
Et il y a autant d'exemples inverses. La seule chose qu'on puisse dire, c'est que les ventes à échéance de juin se tiennent un peu mieux, aux alentours de 20 dollars cette nuit. Mais, le prix devrait rester faible tant que l'activité économique n'aura pas retrouvé un niveau normal, après cette crise sanitaire qui l'a fait chuter.
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