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Coronavirus : "Nous nous rapprochons de l'économie de guerre", dit Lenglet

ÉDITO - Emmanuel Macron a annoncé lundi des mesures économiques inédites de grande ampleur pour limiter l'impact de l'épidémie de coronavirus.

Un homme portant un masque à Paris, pour se protéger de l'épidémie de coronavirus, le 13 mars 2020
Un homme portant un masque à Paris, pour se protéger de l'épidémie de coronavirus, le 13 mars 2020
Crédit : ABDULMONAM EASSA / AFP
Coronavirus : "Nous nous rapprochons de plus en plus de l'économie de guerre", dit Lenglet
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Coronavirus : pourquoi nous nous rapprochons de l'économie de guerre
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François Lenglet - édité par William Vuillez

L'État paiera. Ce sont les deux mots, prononcés par Emmanuel Macron, qui résument sa politique de lutte contre la crise. L'État s'occupe de tout. Il va payer les salariés exposés à la crise, au titre du chômage partiel. Il va verser une indemnité aux indépendants pénalisés par la crise. Le voilà qui va aussi désormais garantir les emprunts bancaires contractés par les entreprises, à hauteur de 300 milliards d'euros, via la Banque publique d'Investissement, c'est à dire la Caisse des dépôts. Et peut-être rembourser les factures de gaz, d'électricité et de loyer dont les PME vont être dispensées.

Il va encore, au plan sanitaire, financer la bataille de la Marne contre le virus, c'est à dire indemniser les taxis et les hôtels qui seront mobilisés pour transporter et héberger le personnel soignant. L'État paiera. Il n'y a guère d'autre solution. Nous nous rapprochons de plus en plus de l'économie de guerre, dans laquelle l'État dirige tout. Plus la paix est solide, plus le marché et le profit progressent dans l'économie. Et au contraire, plus l'insécurité est forte, plus l'État domine. 
Alors peut-il y avoir des nationalisations ? C'est tout à fait vraisemblable, pour les entreprises stratégiques en difficulté, comme Air France, qui est déjà en faillite, ou, qui sait, les constructeurs automobiles français. Hier, PSA, Renault et Michelin ont annoncé tous trois la fermeture de leurs usines, faute de pièces détachées, de salariés, et de clients. Elles ne vont pas pouvoir tenir longtemps. Sans parler de ce que le chef de l'État a mentionné il y a cinq jours, le secteur de la santé, qu'il semble vouloir protéger du marché et du profit, l'une des pistes possible étant la mise sur pied d'une filière française de production de médicaments indépendante. L'État paiera, vous dis-je !

"La dette va grossir davantage"

Un économiste réputé de Princeton, Pierre-Olivier Gourinchas, évalue la récession d'un pays touché par le virus et en confinement à 10 à 20% du PIB. Ça voudrait dire, pour la France, un coût budgétaire de 300 milliards d'euros. Or, il n'y a pas un fifrelin dans les caisses, cela veut dire de l'emprunt supplémentaire.


Autrement, la dette déjà énorme va grossir davantage. Et c'est d'autant plus problématique que le taux d'intérêt à dix ans, avec lequel l'État emprunte, est repassé en positif hier, à cause des troubles sur les places financières. Alors vous allez me demander qui va nous prêter de l'argent ? Ça finira probablement par des prêts de la banque centrale européenne, directs ou indirects. C'est à dire ce que l'on appelle la planche à billets,.
Autant d'État dans l'économie, c'est un spectaculaire retournement pour Emmanuel Macron, même un tête à queue. Il est arrivé à l’Élysée avec l'idée de réduire le poids de l'État dans l'économie, il va faire exactement le contraire. Et dans des proportions inconnues depuis la guerre de 45. Et dans le même temps, il abandonne ses réformes, à commencer par cette réforme si mal comprise et si mal aimée des Français, celle des retraites. Sacré tête à queue, imposé par un tout petit opposant, tout petit mais très puissant, le virus.

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