L’Amérique a
sorti ce qu’elle appelle le "bazooka", des mesures dites exceptionnelles
pour contrer la crise. Pour la deuxième fois en huit jours, la banque centrale
américaine a abaissé ses taux d’intérêt et injecté plusieurs centaines de
milliards de dollars dans le circuit financier, de façon à stopper la panique
financière qui a débuté la semaine dernière.
Une panique
qui se traduit bien sûr par la chute des bourses, mais aussi et surtout, c'est
ça qui est problématique, par le fait que les entreprises ont du mal à
prolonger leurs crédits, alors que bon nombre d’entre elles sont très
endettées.
Mais cela
a-t-il une chance de marcher ? On dirait que non, les bourses repartant à la
baisse. Pour deux raisons. Un : ces mesures exceptionnelles inquiètent sur la
profondeur de la crise, parce que les gens se disent : "Alors là, c’est
grave !" Deux : les investisseurs ont bien compris que c’était
la dernière cartouche que tirait la Federal Reserve pour contrer la crise.
Après cela, ils sont tous seuls, et personne ne viendra les sauver, c’est au
moins ce qu’ils redoutent.
Mais contre
quel genre de crises se bat-on exactement ? On arrive exactement à ce qui s’est
passé en 2008, mais avec un mécanisme inverse. En 2008, c’est le krach financier qui avait causé la crise de l’économie réelle, avec faillites
d’entreprises et licenciements. Cette fois-ci, c’est la chute de l’activité
réelle, à cause de l’épidémie, qui a causé le krach financier. Le tout est
maintenant d’éviter que ce krach ne déprime encore davantage la croissance,
dans un cercle vicieux.
Qu'en est-il
de la récession qui nous attend ? Des chiffres terrifiants sont arrivés de Chine cette nuit, sur les ravages qu’a exercés l’épidémie fin janvier et
février, au moment du confinement total : production industrielle en recul de
13%, ventes de détail de 20%, investissement chutant de 25%. En fait, sur les
deux mois concernés, l’économie chinoise aurait connu une récession de 13%. Ça
donne une idée de ce qui nous attend.
En fait, on
ne réalise pas, parce qu’on imagine une croissance zéro. Mais la croissance
zéro, c’est zéro augmentation par rapport à l’année d’avant. Activité zéro,
c’est tout autre chose, ça peut aller jusqu’à moins 100 sur certains secteurs.
Ce sont des chiffres de croissance très fortement négatifs.
Et notre
banque centrale européenne, qu’est-ce qu’elle fait ? C’est un peu la
catastrophe. Elle s’est réunie jeudi dernier, sous la houlette de la nouvelle
présidente, Christine Lagarde, pour prendre quelques mesures techniques. Mais
lors de la conférence de presse qui a suivi, Christine Lagarde a eu des mots
malheureux, en expliquant que ce n’était pas le rôle de l’institution d’aider
les pays européens en difficulté financière.
Les marchés
se sont alors déchaînés, avec la plus forte chute de la bourse depuis 35 ans,
et avec une envolée des taux d’intérêt italiens. Ça veut dire que Rome, en
pleine crise sanitaire, va payer son argent plus cher, à cause de la boulette
de la présidente. L’Italie entière s’est littéralement déchaînée ce week-end,
contre la présidente et contre l’Europe. Christine Lagarde s’est quant à elle
excusée auprès de ses collègues. Et les marchés semblent devoir reprendre leur
chute tout à l’heure.
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