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Contenu porno sur Vinted, poupées sexuelles sur Shein... Comment contrôler ce qui est vendu sur les plateformes ?

Depuis plusieurs semaines, les plateformes de vente en ligne sont épinglées pour avoir vendu des contenus illégaux. Shein proposait des poupées pédo-criminelles, Temu des produits non conformes, Vinted du contenu pornographique. Mais comment sont contrôlés ces plateformes ? Derrière ces scandales, ce sont surtout des associations et des lanceurs d'alerte qui ont fait éclater la vérité.

Une femme en train d'utiliser Vinted.

Crédit : Justine Bonnery / Hans Lucas via AFP

Contenu porno sur Vinted, poupées sexuelles sur Shein... Comment contrôler ce qui est vendu sur les plateformes ?

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Joanna Chabas - édité par Yasmine Boutaba

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Shein, Temu, Vinted : aucune de ces plateformes n’a détecté elle-même les produits illégaux vendus chez elle. Dans chaque cas, l’alerte est venue de l’extérieur : associations de consommateurs, médias spécialisés, utilisateurs choqués. L’exemple le plus frappant reste l'affaire des poupées pédopornographiques vendues librement sur Shein, révélée fin octobre.

Tout a commencé le 30 octobre dernier, lorsque une lectrice a écrit au magazine 60 Millions de consommateurs. Son message, alarmant, est arrivé sur la boîte mail du journaliste Adrian De San Isodoro. "En recevant ce mail vraiment inquiétant, on est allé vérifier et on a halluciné", a-t-il raconté au micro de RTL. C'est ainsi que les équipes ont découvert des poupées à caractère pédocriminel, vendues depuis longtemps, avec même des commentaires sous les produits.

Pire encore, cette lanceuse d’alerte avait déjà signalé ces contenus à la Répression des fraudes (DGCCRF). Son signalement avait été jugé irrecevable, au motif que Shein, plateforme étrangère, n’était pas sous juridiction française. "Dépitée", elle s'est finalement tournée vers le magazine 60 Millions de consommateurs, qui a immédiatement alerté les autorités. Cette découverte est intervenue alors que le magazine, pourtant essentiel pour ce type d’alertes, est menacé de disparition, le budget du gouvernement prévoyant la fin de son financement l’an prochain.

UFC-Que Choisir : tests en laboratoire et failles massives de modération

L'association UFC-Que Choisir a également mené, depuis longtemps, des contrôles en achetant de manière aléatoire des produits sur les plateformes chinoises. Dans son dernier rapport, 60 % des objets testés ont été jugés non conformes : jouets dont les pièces se détachent, chargeurs susceptibles de prendre feu, ou produits dangereux pour la santé. 

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L’association ne se contente pas d’analyser la qualité. Elle teste aussi la capacité des plateformes à réagir. Comme l’a expliqué Cyril Brosset, chef de rubrique Nouvelles technologies à UFC-Que Choisir, au micro de RTL : "Quand on se faisait passer pour un consommateur lambda, il y avait très peu de réactions, pour ne pas dire aucune."

Mais lorsqu’ils se sont présentés comme une association de consommateurs avec des résultats de tests à l’appui, les plateformes réagissent subitement : retrait des produits, procédures de rappel, communication rapide. "Mais nous n’avons pas les moyens de contrôler tout ce qui se vend, a rappelé Cyril Brosset au micro de RTL. Le but, c’est d’alerter les autorités pour que des mesures soient prises."

Une législation qui offre aux plateformes un confortable angle mort

Les plateformes de e-commerce ne sont pas automatiquement responsables des produits qu’elles hébergent. Elles ont un devoir de modération, mais ne peuvent être condamnées que si l’on prouve qu’elles avaient connaissance de la présence de contenus illégaux et qu’elles n’ont pas agi assez vite. C’est ce qui explique les justifications répétées : "On ne savait pas" ou "dès que nous avons été alertés, nous avons retiré le produit". 

Pour Maître Henri de la Motte-Rouge, avocat spécialisé dans le numérique, ces sites ont plus de contraintes concernant les produits liés au terrorisme ou à la pédocriminalité notamment quand les mineurs y sont exposés : “si elles n’ont pas agi très rapidement, elles peuvent être complices de la diffusion des contenus à caractère pédopornographique alors qu’elles en étaient informées. Evidemment elles vont pouvoir faire entendre qu’elles n’étaient pas au courant néanmoins on va devoir vérifier aussi si elles ont agi très rapidement, y compris si cela a été signalé par des utilisateurs, et pas seulement par les autorités”, a-t-il exprimé au micro de RTL. 

Une liste qui s’allonge : Shein, Temu, mais aussi Wish, Joom, eBay…

Le ministre du Commerce a récemment alerté le procureur : plusieurs plateformes vendent des produits illicites, dont :  Shein, Temu, Aliexpress, Wish, eBay, et Joom. Amazon est aussi surveillé. 

Mais ces marques disent collaborer avec la justice : eBay dit travailler avec des filtres automatiques et l’IA pour repérer les produits illégaux. Vinted utilise des algorithmes pour déceler des produits inappropriés et Shein a carrément fermé une partie de son site. 

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