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"Chaque jour est un combat" : près de la moitié des artisans des Pays-de-la-Loire envisagent d'arrêter leur activité
Stress, fatigue, incertitude du marché... Presque la majorité des artisans de l'ouest de la France n'ont pas le moral. RTL a recueilli le témoignage de l'un d'entre eux, Jean-Pierre, 55 ans, qui a "tremblé plus d'une fois".
Un plombier (Illustration)
Crédit : fran1 / Pixabay
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Des artisans avec le moral en berne. Selon une enquête Harmonie Mutuelle pour la Chambre des métiers et de l'artisanat, 45% des artisans des Pays-de-la-Loire se demandent s'ils ne vont pas arrêter leur activité. La moitié des artisans interrogés disent travailler plus de 50h par semaine et 46% d'entre eux se plaignent aussi de solitude. La conjoncture économique actuelle n'arrange rien.
Jean-Pierre, 55 ans, patron d'une petite entreprise de plomberie avec deux salariés, travaille 60 heures par semaine et prend seulement quatre semaines de vacances par an. "De 7h à 20h30 le soir. Quand on est chef d'entreprise, on n'a pas le choix, on n'a pas le droit d'être malade. Mais c'est vrai que chaque jour est un combat", confie-t-il au micro de RTL.
Il parvient à se tirer un salaire de 3.000 euros net par mois, mais Jean-Pierre se sent peu accompagné. "Je ne suis pas sûr que ça rémunère le stress et les engagements personnels parce qu'aujourd'hui, si on va voir le banquier, il faut fournir des garanties. Récemment, pour un échafaudage à 20.000 euros, on m'a cautionné de 10.000. Ma maison personnelle est cautionnée", explique-t-il.
Il y a des jours où on se demande où est-ce qu'on va aller.
Jean-Pierre, artisan dans les Pays de la Loire
L'incertitude du marché, le stress, la fatigue, ce patron tient le coup, mais avoue avoir eu quelques baisses de morale. "Il y a des jours où on se demande où est-ce qu'on va aller. On a tremblé plus d'une fois. Quand vous savez que vous ne faites pas de devis, vous savez que vous ne ferez pas de boulot, précise-t-il avant de poursuivre. Mais c'est difficile à vivre et c'est stressant. Je pense que tout le monde ne peut pas supporter ce genre de stress. Je peux comprendre que des gens laissent tomber l'entreprise ou qui finissent par se foutre en l'air parce que c'est quand même stressant quand on ne voit pas le bout du tunnel".
Après 30 ans dans le bâtiment, 25 à son compte, Jean-Pierre est fier de ce qu'il a construit malgré les difficultés et les semaines interminables. À 55 ans, son luxe est de partir en retraite dans deux ans avec le capital qu'il a pu mettre de côté et profiter de ses petits-enfants.
