Avec "Tap to Pay" sur iPhone, Apple veut remplacer les terminaux de paiement des commerçants

Apple poursuit son offensive dans les services de paiement et lorgne maintenant les commerçants. La marque à la pomme a annoncé ce mardi 14 novembre le lancement en France de la solution "Tap to Pay", qui doit permettre aux commerces et aux indépendants d'accepter les paiements sans contact à l'aide d'un simple iPhone en lieu et place des traditionnels terminaux de paiement. Annoncée début 2022, la fonctionnalité était déjà disponible aux États-Unis et depuis peu en Europe. 

Les commerçants qui le souhaitent pourront désormais télécharger une application fournie par l'un des partenaires d'Apple pour prendre en charge l'encaissement depuis un iPhone via une carte bancaire ou une carte numérique, comme Apple Pay, Google Pay ou Samsung Pay. Seules conditions : les professionnels devront disposer a minima d'un iPhone XS évoluant sous iOS 17 ou ultérieur et d'une application iOS du prestataire partenaire.

Le dispositif "Tap to Pay" est disponible depuis mardi dans les Apple Store français et le sera bientôt dans dans plusieurs boutiques de mode comme Christian Dior Couture, Dyson, Rituals ou encore Sézane, ainsi que Sephora. Le groupe L'Addition, qui équipe des milliers de restaurants français, a aussi annoncé l'intégration de la solution. 

Le géant californien s'est associé à une dizaine de partenaires pour ce lancement. Côté banques, le groupe BPCE est le premier à proposer ce service aux commerçants. Des discussions sont en cours avec la BNP et le Crédit Coopératif. On retrouve aussi les fintech Ayden, SumUp, MyPOS, Viva Wellet et Worldline, concurrents des terminaux de paiements classiques, qui ajoutent le "Tap to Pay" d'Apple à la liste des moyens d'encaissements qu'ils mettent à disposition des professionnels. Côté client, il sera possible de payer en "Tap to Pay" depuis une carte American Express, Visa, Mastercard ou Revolut. Apple dit travailler avec les plateformes de paiement pour intégrer les cartes du réseau CB. 

Un système qui concurrence les terminaux de paiement

Apple promet de ne prélever aucune commission sur les transactions. Mais il a noué des accords financiers avec ses partenaires, qui prévoient des frais fixes et un pourcentage sur les paiement réalisés via "Tap to Pay". D'après Le Parisien, le groupe BPCE annonce par exemple un abonnement mensuel de 4,90 euros à payer pour les commerçants ainsi que 15 centimes de frais fixes et 1,25% de commission par transaction, soit environ 50 centimes pour un paiement de 30 euros.

Pour les professionnels, cette solution aurait l'avantage d'être moins coûteuse que l'achat ou la location d'un terminal de paiement classique, généralement facturée quelques euros par mois, auxquels s'ajoutent des commissions sur les transactions. Aux États-Unis, le système aurait ainsi séduit de nombreux artisans et entrepreneurs habitués à fonctionner avec des paiements en espèce jusqu'ici, rapporte Le Figaro. 

"Tap to Pay" promet d'offrir aussi plus de flexibilité aux clients, pour régler des achats sans contact et sans plafond minimum, tout en autorisant les enseignes à digitaliser leurs points de vente et à développer des parcours plus mobiles, sans forcément avoir à faire la queue en caisse. En revanche, au-delà d'un montant de 50 euros, le client devra toujours taper le code de son moyen de paiement, comme sur un TPE classique. Apple donne des gages en matière de sécurité : les données sont chiffrées, comme pour un paiement via Apple Pay, et aucune information sur l'identité de l'acheteur et la nature des achats n'est partagée avec la firme américaine.

Apple renforce sa position d'intermédiaire entre les commerces et leurs clients

Sept ans après le lancement d'Apple Pay en France, Apple étend encore un peu plus sa toile dans les services financiers et se pose plus que jamais en nouveau concurrent des banques et des nouveaux acteurs du secteur, comme les entreprises Stripe, SumUp ou Zettle. Le déploiement de "Tap to Pay" doit permettre à l'entreprise américaine de renforcer sa position d'intermédiaire entre les commerçants et leurs clients, après avoir imposé son service de paiement sans contact intégré à l'iPhone et ses conditions. 

Apple ouvre aussi un nouveau front dans la rivalité qui l'oppose à Google, qui développe en parallèle sa propre solution "Tap to Pay" à destination des appareils Android, plus nombreux que les iPhone sur le marché. Le "Tap to Pay" d'Android est pour l'instant déployé aux États-Unis et testé en version bêta dans une vingtaine de marchés, dont la France, par des entreprises comme Square ou Stripe.

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