Le 24 janvier dernier, une tribune parue dans Les Échos était signée par plusieurs ministres français dénonçant, "une grave erreur politique qui affaiblirait durablement l'industrie automobile européenne dans sa transition vers l'électrique". Cette prise de position s'inscrit dans l'échéance de 2035, date à laquelle les véhicules thermiques à carburation neufs seront interdits à la vente.
Il faut aussi prendre en compte que Bruxelles a mis au point un calendrier assorti de sévères amendes pour dissuader, dès maintenant et jusqu'à 2035, la vente de voitures à essence ou diesel. Voilà qui pénalise nos constructeurs ! Mais comment fonctionne ce système ?
En 2025, tout véhicule thermique vendu neuf émettant plus de 81 grammes de CO2 au kilomètre sera auréolé d'une pénalité payée par le constructeur à Bruxelles. Il s'agit donc d'un retrait de 95 euros par gramme de CO2 au-dessus du seuil.
Par exemple, une Mégane Renault à essence ou une 3008 Peugeot émettent en moyenne 120 grammes de CO2 par kilomètre, l'amende s'élèvera alors au moins à 3.700 euros pour chaque modèle vendu neuf cette année. Cette facture considérable est malgré tout minorée par les véhicules propres vendus par ces constructeurs, les électriques et les hybrides rechargeables.
Le problème réside pourtant du côté des modèles électriques qui se vendent moins bien. Leurs ventes ont chuté en 2024, et pourraient représenter une charge de 15 milliards d'euros rien que cette année ! Les constructeurs automobiles peuvent néanmoins se maintenir à flot grâce au fonctionnement du système. Ces derniers ont la possibilité, s'ils ne veulent pas payer les amendes, d'acheter des crédits carbone aux constructeurs qui ne vendent que des électriques et qui, eux, sont largement en dessous du seuil.
Or, ces vendeurs de crédits carbone sont notamment des Chinois comme BYD ou des Américains comme Tesla. En clair, les Européens, pour échapper aux amendes, sont obligés de subventionner leurs concurrents qui ont déjà fait leur transition vers l'électrique. Tesla, par exemple, aurait reçu avec ce système 9 milliards d'euros entre 2019 et 2024 grâce à la vente de crédits carbone aux Européens.
Si cette solution peut paraître aberrante, elle prive aussi les constructeurs des moyens dont ils ont besoin justement pour développer de nouvelles gammes électriques. Dans ce contexte, beaucoup espèrent que la pétition des Français, qui voudraient étaler la charge sur plusieurs années, va porter. Le dossier est désormais dans les mains de la Commission européenne.
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