BYD, MG, Dongfeng... Faut-il se laisser tenter par les voitures chinoises ?
Plusieurs marques chinoises ont dévoilé de nouveaux modèles de voitures électriques pour le marché français. Notre journaliste les a testés.
Les voitures chinoises partent à l'assaut de l'hexagone. Plusieurs marques ont dévoilé leur stratégie en présentant des modèles électriques quasi inconnus en France, que notre journaliste a pu tester. La Chine dénombre pas moins de 300 voitures électriques, appelées Han, Dolphine ou Tang. Elles ont été construites par une centaine de marques, dont plus de la moitié à moins de 10 ans, comme Dongfeng, Geely, Ora ou BYD. Ces noms, que personne ou presque ne connaît, sont pourtant déjà des géants. BYD, par exemple, est numéro 2 de l’électrique dans le monde et est bien parti pour détrôner Tesla dans les prochains mois. Cette marque arrive en France avec cinq modèles, dont l'un d'eux sera lancé dans les prochains jours.
L'ATTO 3 de BYD, un petit SUV de la taille d'un Peugeot 3008, possède 420 kilomètres d'autonomie et à la face avant inspirée d'un dragon. A son bord , il faut oublier les clichés sur les voitures chinoise : rien de bas de gamme ou de bling-bling. Le style est sobre, presque chic, clairement aux standards européens. "Vous avez un volant multifonction, des sièges en cuir végan, un toit panoramique en verre coulissant. Tous ces équipements sont standards, donc de série", détaille Jean-Briac Dalibard porte-parole de BYD en France.
Les équipements font la différence, c’est ce qui a fait le succès de Tesla notamment. Cette voiture est ainsi proposée au même prix que ses concurrentes européennes, environ 43.000 euros, mais souvent bien mieux équipée.
Des modèles moins chers et mieux équipés que les concurrents
Certaines marques cassent même les prix, comme la MG4 vendue 25.000 euros. Une voiture électrique vendue au prix de l'essence, c'est imbattable dans sa catégorie, celle d'une berline 5 places. La MG4 coûte ainsi 3.000 euros de moins qu'une Renault Mégane électrique. Certes, le style de la voiture est plutôt très banal. Mais elle a 450 kilomètres d'autonomie et autant d'éléments de sécurité à bord que les voitures européennes, alors que les modèles chinois ne passaient pas les tests de sécurité il y a quelques années en Europe.
"Il y a un régulateur adaptatif, des détecteurs d'angles morts, une conduite assistée dans les embouteillages...", énumère Clément Lefevre, représentant de MG en France. La recette fonctionne : la voiture est sûre et a un rapport qualité-prix imbattable. Cette MG4, à peine lancée, est déjà la cinquième voiture électrique la plus vendue en France.
Les marques chinoises ont également compris qu'il fallait rassurer les clients. MG, par exemple, propose une garantie de 7 ans, soit 5 de plus que la moyenne, et dispose de 150 points de vente en France. Les marques européennes, dont Peugeot et Renault, peuvent légitimement s'inquiéter. En moyenne, les modèles made in China, hyper bien équipés, sont 20 % moins chers. Les marques maitrisent également la fabrication de batteries, comme BYD qui en vend même à Tesla. Désormais plus de complexes, l’Europe est pour eux un objectif. BYD réfléchit à installer une usine en France, comme l'a fait Toyota à Valenciennes. Avec le succès que l'on connait.
