Rien n'y fait, ça décline encore et toujours. La France a vendu un peu moins de 115.000 voitures neuves en janvier, c'est une baisse de 6,23% sur un an. Pratiquement une vente sur deux concerne un modèle hybride. C'est rassurant. On ne risque pas la panne de batterie électrique et ça reste moins polluant qu'un vieux modèle diesel.
En parlant de diesel, cela ne représente plus que 4 immatriculations neuves sur 100. Alors que cette variété constituait 70% des ventes, il y a encore 10 ans. Si l'on revient au niveau de ventes de janvier 2023. À l'époque, la production avait été interrompue sur de nombreuses chaînes en raison d'une pénurie de pièces et de semi-conducteurs au cours des mois précédents. Sur l'ensemble de l'année 2024, on a écoulé 1,7 million de véhicules neufs. Avant la pandémie de COVID-19, on était au-dessus des 2 millions d'immatriculations.
Pourtant, dorénavant, on est face à une vraie crise existentielle. D'abord, il y a une partie des Français qui délaissent la voiture, notamment parce qu'ils vivent en ville. À Paris, 1 ménage sur 3 seulement possède une voiture alors que c'est 7 familles sur 10 partout en France. Il y a aussi des préoccupations environnementales. Entre 2017 et 2019, on a vu le nombre de candidats au permis de conduire, chuter de 40. 000 postulants sur un peu plus d'un million de jeunes.
Le prix des voitures neuves joue aussi dans la chute des ventes. Il y a eu une perte de pouvoir d'achat automobile. Et en premier lieu chez les familles modestes qui habitent en région et qui sont ceux qui ont le plus besoin d'un véhicule. Impossible pour la plupart des familles d'acheter un véhicule neuf. Les prix ont augmenté de 50% depuis 2008 avec 10.000 euros de plus qu'il y a cinq ans sur une voiture neuve, selon 3A DATA.
On se rabat donc sur les voitures d'occasion. Le mois dernier, dans l'hexagone, on a vendu trois voitures d'occasion pour une voiture neuve. Et ce sont des moteurs à essence principalement. On évite le diesel qui va avoir de plus en plus de mal à entrer dans les grandes villes. Le marché des voitures électriques d'occasion progresse, mais ça représente moins de 3% du marché.
Dans tout ça, la question du "Made in France" reste complexe. On achète des marques françaises, mais qui sont fabriquées à l'étranger. La voiture est l'illustration parfaite de la désindustrialisation française. Les 7 premières voitures les plus vendues en France appartiennent toutes à Renault ou Stellantis (l'ex Peugeot-Citroën) mais il n'y en a qu'une qui est produite en France : la 2008 à Mulhouse. Les autres modèles viennent de Slovénie, Espagne, Slovaquie, Maroc.
La voiture la plus produite en France est une japonaise, la Yaris qui sort de l'usine d'Onnaing. Ce sont environ 950.000 voitures neuves pour les particuliers qui sortent d'une usine française. C'est le niveau de production qu'on avait en 1960. On est clairement sur une industrie qui décline, mais qui représente encore 1 emploi industriel sur 10 en France.
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