Une nouvelle grande société française quitte la Chine, c'est le distributeur Auchan. Le groupe français vient en effet d'annoncer la cession des quelques 480 hypermarchés qu'il détient en Chine. Cession au profit de son partenaire local, filiale du géant du e-commerce Alibaba, qui est le Amazon chinois.
Le produit de la vente, trois milliards d'euros, sera utilisé pour désendetter le groupe français, faire des acquisitions, se développer sur les marchés porteurs comme le bio. Et investir dans les grandes surfaces du groupe qui souffrent de la crise des hypers, accentuée encore depuis l'épidémie. Et c'est en effet la troisième grande entreprise française qui renonce à la Chine en un an, après Renault, en juin dernier, et Carrefour, en 2019.
Il y a une raison commune à ces trois départ, très importante : le marché chinois, réputé le plus grand du monde, offrant un milliard de consommateurs, est aussi le plus dur du monde. Parce que les acteurs locaux y sont très puissants et efficaces, particulièrement dans la distribution. Le commerce digital y est très développé, avec des techniques et des services qui n'existent pas chez nous.
Par exemple le scanning et paiement instantané des articles sur mobile, en tout point du magasin, la commande et livraison ultra-rapide de produits frais... La Chine est en train d'inventer les magasins de demain, à mi-chemin entre le physique et le digital, c'est ce qu'on appelle le phygital, avec un acteur de premier plan, Alibaba - c'est aussi à une société de ce groupe que Carrefour a vendu. Quant à Renault, il a sous estimé la sophistication du consommateur chinois. Il a tenté de vendre, sans grand succès, des SUV banals, alors qu'une féroce concurrence règne sur ce marché.
C'est parce que ces groupes sont arrivés en Chine trop tard. C'est vrai de Renault, qui a longtemps laissé l'empire du milieu à son partenaire Nissan, très bien implanté là-bas. Mais pas du tout d'Auchan, et encore moins de Carrefour, qui a planté son drapeau en Chine en 1995, et a fait découvrir aux Chinois le libre-service et les escalators ! C'était le meilleur dans l'hypermarché classique, son modèle. Mais il n'a pas évolué, ni en Chine, ni ailleurs. Et en Chine, les habitudes des consommateurs ont changé plus vite qu'ailleurs.
Juste
quelques chiffres. Nissan réalise 29% de ses ventes mondiales en Chine, Audi 37%, et Volkswagen 40%. Et on aurait des proportions comparables pour LVMH, le leader du luxe. Vous voyez que tout est affaire de stratégie, de produits et de gamme.
La consommation en Chine se redresse, après l'épidémie, les Chinois ont retrouvé le chemin des magasins. En septembre, elle a progressé de plus de 3%. Et sur l'ensemble du troisième trimestre, l'économie chinoise a connu une croissance de près de 5%. Un chiffre qui devrait situer
la Chine sur les premières marches du podium mondial de la reprise.
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