2 min de lecture

Atlantic, bientôt cédé à l'américano-japonais Paloma Rheem ? "Aucune menace pour le fleuron français", estime François Lenglet

Le fleuron industriel français est racheté par le nippo-américain Paloma Rheem. Les raisons de cette vente seraient dues à des querelles entre les deux familles propriétaires, jusqu'ici.

Une pompe à chaleur. (Illustration)

Crédit : Pixabay

General Atlantic : un nouveau fleuron français passe sous pavillon américain

00:03:25

General Atlantic : un nouveau fleuron français passe sous pavillon américain

00:03:25

François Lenglet - édité par Alexian Giron

Je m'abonne à la newsletter « Économie »

Une nouvelle entreprise française de premier plan passe sous pavillon étranger [japonais]. Le Groupe Atlantic est une entreprise familiale vendéenne, l'un des leaders de la climatisation-chauffage, un secteur en plein essor. Fondée dans les années 1960, Atlantic s’est développée et internationalisée, au point de compter 12.000 collaborateurs et 31 sites de production dans le monde.

La société est une réussite typique du fertile territoire vendéen, et l'un des rares exemples d'entreprises françaises industrielles de taille intermédiaire de 2,8 milliards de chiffre d'affaires. Les deux fondateurs sont morts il y a une dizaine d'années, et depuis, les deux familles, qui possèdent chacune la moitié de l'entreprise, s'empaillent. Les bagarres ont été telles que la seule solution était la vente. 

Le nippo-américain Paloma Rheem ramasse la mise, pour trois milliards de dollars. Celui-ci avait déjà acquis le japonais Fujitsu. Ce rachat ne représente aucune menace pour le fleuron français. À court terme, il y aura même des complémentarités géographiques et technologiques qui pourraient ouvrir des marchés aux Français en Asie et aux États-Unis.

L'État va suivre le dossier de près

Tant Paloma que Rheem ont la culture de l'entreprise familiale, comme Atlantic, représentant un élément positif. La seule ombre au tableau étant que le capital et donc la propriété de ce fleuron n'est plus Français. Ce qui va changer interviendra lorsqu'il y aura des problèmes. Généralement, l'actionnaire commence toujours par liquider ce qui est le plus loin de son siège, en procédant par cercles concentriques. L'économie n'est pas apatride, parce que les propriétaires ont une patrie. Ainsi, la nationalité du capital n'est pas une question anecdotique. 

Deux ans auparavant, le gouvernement ambitionnait de construire une filière française de la pompe à chaleur. Les pompes seront construites en France même si la nationalité de l'entreprise change, mais pour le compte d'un actionnaire japonais. Dans ce secteur, la France a déjà perdu le chauffagiste ELM Leblanc, rachetée par Bosch et l'entreprise Saunier Duval, aussi rachetée par un Allemand, le groupe Vaillant. Il reste toutefois le groupe Frisquet, société familiale et 100% française depuis sa création en 1936.

De son côté, le gouvernement ne peut pas vraiment s'opposer à la vente d'Atlantic. Ce n'est pas raisonnable. Les fautifs sont les familles, incapables de s'entendre. Le lundi 22 décembre, l'AFP a publié un communiqué indiquant que l'État suivait de près le dossier. Bercy aura aussi son mot à dire. Ils ne pouvaient pas faire moins. 

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info