Précarité étudiante : comment vivre avec moins de 100 euros par mois

Moins de 100 euros pour le mois, c'est ce qui reste à près de 8 étudiants sur 10, une fois toutes les charges payées. Ces étudiants qui ne perçoivent bien souvent pas de bourse. Alors la CFDT et la Fédération des associations générales étudiantes tirent la sonnette d'alarme. 

La FAGE, la Fédération des Associations Générales Étudiantes, qui gère des épiceries sociales et solidaires, voit les files d'attente s'allonger. Elle vient d'ailleurs de franchir le seuil des 6 millions de repas distribués.

"En général, je prends quelques conserves, comme ça avec mon coloc, on peut partager forcément des pâtes", explique Priscilla, 22 ans, depuis Strasbourg. Elle s'exprime après avoir acheté un paquet de pâtes, un kilo de farine et une boîte de légumes, le tout vendu à 10% de son prix réel. "Ça fait 44 centimes", déclare cette étudiante en 3ᵉ année de sciences de la vie.

Des étudiants non boursiers de plus en plus victimes de la précarité

Malgré sa situation de précarité, l'étudiante n'a pas le droit à une bourse. "Globalement, mes parents y touchent trop, mais en même temps, ils ne touchent pas assez pour qu'ils puissent réellement m'aider au niveau financier", explique Priscilla.

"Du côté de ma mère, j'ai 50 euros par mois et du côté de mon père, j'ai une centaine d'euros, c'est quelque chose qui est assez courant de ne pas avoir un frigo rempli", ajoute-t-elle.

Prés de 60% des étudiants précaires qui viennent dans cette épicerie ne bénéficient pas de bourse. Ce sont des étudiants qui sautent 2 à 3 repas par semaine. On a vraiment ce côté déconnecté de la bourse aujourd'hui, elle ne suffit plus" dénonce Chloé Heyd, la présidente de l'AFGES, fédération des étudiantEs d'Alsace, membre de la FAGE.

La file d'attente s'allonge année après année devant la porte de cette épicerie solidaire. Environ 400 étudiants précaires y viennent chaque semaine.