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We love Green : est-il vraiment possible de faire un festival écolo ?

La saison des festivals bat son plein, avec le coup d'envoi cette semaine de la Route du Rock ou du Festival Interceltique de Lorient notamment. Tous ces grands évènements posent la question : peut-on faire des festivals écolos ? Exemple avec We Love Green, qui a rassemblé plus de 100.000 personnes près de Paris début juin.

Le festival We Love Green au bois de Vincennes
Crédit : Cécile de Sèze / RTL.fr
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Nathan Bocard - édité par Amine Abdelli
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Attention, on ne parle pas ici des petits festivals pour qui le défi est sans doute moins important, mais bien de ces rendez-vous géants. C'est le cas de We Love Green qui a rassemblé 100.000 personnes près de Paris, début juin.

La première des concessions concerne la scénographie. Ça regroupe les jeux de lumière, les effets spectaculaires pendant les concerts, mais aussi les décors qu'on retrouve sur scène et un peu partout sur le site.

Premier effort, utiliser au maximum le même matériel chaque année pour éviter les déchets comme l'explique Marianne Hocquard, responsable du développement durable de We Love Green : "On récupère évidemment notre propre scénographie d'année en année, on la stocke et puis chaque année, on la redesigne, on la repense, on la repeint et on la réassemble."

Un juste équilibre à trouver pour la scénographie

L'autre carte à jouer sur la scénographie, c'est celle de l'énergie, en essayant de faire des concerts qui consomment un petit peu moins : "L'année dernière, on a instauré une clause dans les contrats des artistes, avec des puissances maximales fournies sur les scènes, il y a un maximum qu'ils doivent respecter en terme de vidéos et de lumière", précise Marianne Hocquard.

À écouter aussi

En somme, il a fallu trouver un consensus entre le Super Bowl et le concert à la bougie. La responsable du développement durable renchérit : "Nous, on est tout à fait prêt à suivre et à initier cette démarche auprès des artistes."

Un festival consomme énormément d'énergie. Là-dessus l'effort de We Love Green, c'est déjà d'arrêter d'utiliser des générateurs diesel et de préférer des biocarburants. Par ailleurs, cela passe aussi par le fait de se brancher sur les réseaux d'électricité locaux.

Un des autres aspects qui tend à polluer, c'est évidemment la restauration. Le festival a fait le choix de prendre une vaisselle réutilisable avec une consigne à payer, une démarche qui permet de limiter les déchets.

On parle quand même de centaines de milliers de repas, mais le gros effort sur le bilan carbone du festival, c'est-à-dire sur la quantité de gaz à effet de serre qu'il émet, c'est le choix de ne plus servir de viande : "Ça fait depuis l'année dernière du coup, qu'on est passé à un festival 100% végétarien. On a constaté une baisse significative du bilan entre 2022 et 2023. Le passage au 100% du coup, il a permis de réduire le bilan carbone d'un tiers," abonde Marianne Hocquard.

Il faut noter que ces mesures ne veulent pas dire qu'on y mange mal, puisque ces stands végétariens sont sélectionnés par Alain Ducasse et Romain Meder. Avec tout cela, dans le classement de ce qui émet le plus de gaz à effet de serre, la restauration est passée de la 2e à la 5e place.

Les transports, première cause de pollution

En première place, et de très loin, on retrouve le transport, celui des festivaliers principalement. Il représente 55% du bilan carbone. La plus grande partie de ses émissions est liée aux gens qui sont venus en voiture. Mais c'est aussi un festival qui attire beaucoup de monde à l'international. Au total, 500.000 km ont été parcourus en avion pour que des festivaliers viennent à We Love Green.

Du côté du transport des artistes, c'est le 3e poste d'émission de CO2, après le transport de matériel et avant la boisson : la bière, ça produit beaucoup de gaz à effet de serre. Faire venir des artistes, c'est l'un des gros enjeux des festivals qui se veulent écolo, ce qu'on peut faire, c'est de privilégier des artistes locaux, mais cela voudrait dire qu'on n'invite plus de stars internationales.

Alors ce que font plusieurs festivals européens, dont We Love Green, c'est de se coordonner pour faire venir des artistes mondiaux à peu près au même moment pour qu'ils ne fassent qu'un seul aller-retour en avion.

Comprenez qu'on a beau faire tous les efforts du monde, un festival international de 100.000 personnes, ça va forcément avoir un impact fort. Pour 3 jours de festival, We Love Green émet autant de CO 2 qu'une grande ville comme Rouen en une matinée.

C'est beaucoup, mais c'est moins que la plupart des festivals de la même taille. Preuve qu'avec ces gestes qui ne gâchent pas pour autant la fête, on peut réduire l'empreinte de nos festivals.

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