"Voir à visage découvert ce que cache l'algorithme" : pourquoi TikTok est visé par une enquête en France

TikTok fait-il la promotion du suicide ? Le parquet de Paris a ouvert une enquête après le signalement du député socialiste Arthur Delaporte - également président de la commission d'enquête parlementaire sur la plateforme chinoise. 

L'ouverture de cette enquête intervient après la publication, en septembre, des conclusions d'une commission d'enquête parlementaire. TikTok, ultrapopulaire chez les jeunes, propose un "océan de contenus néfastes", de la violence "sous toutes ses formes", condamnait alors la rapporteure de cette commission Laure Miller (EPR) en conférence de presse.

Son président, le député Arthur Delaporte, avait saisi le 11 septembre la procureure de Paris, estimant que "TikTok a délibérément mis en danger la santé, la vie de ses utilisateurs". 

Facilité d'accès aux mineurs, incitation au suicide et enfermement dans une boucle de contenu dédié

"Ce qu'on peut attendre, idéalement, c'est qu'il y ait derrière un procès... Un renvoi de TikTok devant ses responsabilités pénales et qu'on puisse enfin voir, à visage découvert, ce qui préférait cacher l'algorithme", a ajouté le député au micro de RTL.

Ce signalement dénonce "notamment" ce qui est "considéré comme une modération insuffisante de TikTok, sa facilité d'accès par des mineurs, son algorithme élaboré susceptible de pousser les personnes vulnérables vers le suicide en les enfermant très rapidement dans une boucle de contenu dédié", a synthétisé la procureure dans un communiqué mardi 4 novembre. 

Une enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) de la préfecture de police de Paris, a précisé Laure Beccuau.

TikTok réfute les accusations

"Nous réfutons fermement les accusations", a répliqué TikTok dans un communiqué transmis à l'AFP, en assurant proposer "plus de 50 fonctionnalités et paramètres prédéfinis spécialement conçus pour assurer la sécurité et le bien-être des adolescents". 

En septembre dernier, la plateforme avait "catégoriquement" rejeté "la présentation trompeuse" de la commission, "qui cherche à faire de notre entreprise un bouc émissaire face à des enjeux qui concernent l'ensemble du secteur et de la société".

10.000 affaires de harcèlement scolaire ont été recensées par les Parquets entre mars 2022 et fin 2024. Dans une étude de l’association e-Enfance, 37 % des jeunes interrogés déclaraient avoir été victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement.

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