Une météorite tombée dans les Ardennes activement recherchée
De la taille d'une clémentine, le caillou qui a atterri le 9 janvier dernier dans la commune rurale de Liart n'a pas été retrouvé pour le moment, malgré d'actives recherches.
Une chasse au trésor pour le moins particulière. Dans la petite commune de Liart, dans les Ardennes, on cherche depuis une dizaine de jours une météorite de la taille d'une clémentine, dans un périmètre de 4km de long et de 500 mètres de large. Le petit objet céleste est tombé dans le 9 janvier dernier, vers 23h.
Sa position approximative a été déterminée grâce au réseau FRIPON, acronyme de l'anglais Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network, soit, en français, "Réseau de récupération de boules de feu et d'observation interplanétaire". Il s'agit en fait d'un réseau d'observation des boules de feu et des étoiles filantes.
"Cet objet que l'on cherche a voyagé pendant 400 millions de kilomètres et on va le chercher sur une toute petite zone parce qu'on a réussi à déterminer de manière très, très précise sa trajectoire sur les 80 deniers kilomètres, c'est-à-dire son entrée dans l'atmosphère", explique Benjamin Poupard, responsable des activités scientifiques et pédagogiques au Planétarium de Reims. "On l'a vu entrer dans l'atmosphère avec un ensemble de caméras qui ont pu filmer sa descente. En croisant les données de ces caméras, on a pu établir une trajectoire que l'on a complétée de données météorologiques qui nous ont permis de cerner cette zone", détaille-t-il. Il y a 100 caméras réparties un peu partout en France, tournées vers le ciel. Et, surtout, la météorite des Ardennes n'est entrée qu'à la vitesse de 15km par seconde, soit 50.000km/h, donc toute la roche n'a pas brûlé et il reste ce caillou, introuvable pour le moment.
Et si ce caillou est recherché avec tant de zèle, c'est parce qu'il est assez fascinant : "cet objet, il faut imaginer que c'est une sorte de capsule temporelle, un petit bout de système solaire qui n'a connu aucune altération depuis plus de 4 milliards et demi d'années. C'est donc un petit caillou qui est plus vieux que la terre elle-même", fait remarquer Benjamin Poupard. "On espère retrouver des traces, des éléments qui pourront nous raconter l'histoire du Soleil, l'histoire de notre planète, l'histoire du système solaire tout entier", poursuit-il.
Avant le réseau FRIPON, on retrouvait en moyenne en France une météorite tous les dix ans. Grâce à ce réseau de caméras, on espère en retrouver, avec un peu de chance, une par an.
