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Espace : le module spatial japonais SLIM s'est posé sur la Lune

Le module spatial japonais SLIM s'est posé sur la Lune, vendredi 19 janvier, avec une précision inégalée. Une entreprise très compliquée qui témoigne des énormes progrès du Japon dans le domaine spatial.

Une photo de la Lune prise par une caméra fixée sur Haruto-K, en avril 2022.
Crédit : Handout / ispace / AFP
Eléonore Aparicio & AFP
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Le module spatial japonais SLIM s'est posé sur la Lune vendredi 19 janvier avec une précision inégalée, a annoncé l'agence spatiale japonaise (Jaxa), qui tentait cependant de vérifier le statut de l'engin.

Le module SLIM (Smart Lander for Investigating Moon), qui orbitait autour de l'astre rocheux depuis fin décembre, avait amorcé une vingtaine de minutes plus tôt sa descente à une vitesse d'environ 1.700 mètres par seconde. D'après les données télémétriques, "il semble que SLIM a aluni. Nous vérifions son statut", a déclaré Shin Toriumi, un responsable de la Jaxa, lors d'une retransmission en direct.

Cet engin non habité de petite taille (2,4 m de long pour 1,7 m de large et 2,7 m de haut) devait non seulement atterrir sur la lune, mais aussi se poser dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible, rayon considéré comme un haut degré de précision. D'où son surnom de "Moon Sniper".

Un atterrissage difficile

Il est courant que les engins lunaires se posent à plusieurs kilomètres de leur cible, ce qui peut compliquer leurs missions d'exploration. Et l'atterrissage sur la lune est plus difficile que de se poser sur des astéroïdes - une performance déjà réalisée, y compris par la Jaxa - car la gravité sur la Lune est plus forte que sur de petits corps célestes.

Se poser avec précision sur la Lune est "un énorme enjeu" pour SLIM, a expliqué à l'AFP Emily Brunsden, directrice de l'Astrocampus de l'université de York. La précision du "Sniper" constitue "un énorme progrès technologique qui permettra de concevoir des missions visant à répondre à des questions de recherche beaucoup plus spécifiques".

Analyser les roches du manteau lunaire

Réussir cet exploit est "exceptionnellement difficile sur le plan technologique". "Il n'y a généralement qu'une seule chance, de sorte que la moindre erreur peut entraîner l'échec d'une mission", prévient-elle. SLIM devait se poser dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre appelé Shioli, d'où l'engin devrait pouvoir mener au sol des analyses de roches censées provenir du manteau lunaire, la structure interne du satellite naturel de la Terre, qui est encore très mal connue.

Ces roches "sont cruciales pour la recherche sur l'origine de la Lune et de la Terre", souligne auprès de l'AFP Tomokatsu Morota, maître de conférences de l'Université de Tokyo, spécialiste de l'exploration spatiale. SLIM emporte une sonde sphérique à peine plus grande qu'une balle de tennis, et capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Elle a été développée par la Jaxa, en partenariat avec le géant japonais du jouet Takara Tomy.

Cette mission japonaise ambitionne également de faire avancer la recherche sur les ressources en eau sur la Lune, une question clé alors que les États-Unis et la Chine comptent, à terme, y installer des bases habitées.

La présence de glace a été démontrée au fond de cratères dans les régions polaires de la Lune, lesquelles par conséquent attirent désormais toutes les attentions.

La lune, objet de course mondiale

Le succès de la mission SLIM permettrait au Japon "d'afficher sa présence" dans le domaine spatial, rappelle aussi M. Morota. Plus de 50 ans après les premiers pas de l'homme sur la Lune, par les Américains en 1969, celle-ci est redevenue l'objet d'une course mondiale, dans laquelle la rivalité entre les États-Unis et la Chine occupe un rôle central.

Mais de nombreux autres pays et sociétés privées s'y intéressent également, comme la Russie, qui rêve de renouer avec la gloire spatiale de l'URSS, en s'associant notamment avec la Chine, ou l'Inde, qui a réussi l'été dernier son premier alunissage. Les deux premières tentatives d'alunissage du Japon ont, elles, mal tourné.

En 2022, une mini-sonde de la Jaxa, Omotenashi ("hospitalité" en japonais), qui était embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, a connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace. Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise Ispace s'est écrasé à la surface de la Lune, ayant échoué l'étape de la descente en douceur.

Atteindre la Lune reste un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales : l'entreprise privée américaine Astrobotic, sous contrat avec la Nasa, a annoncé jeudi que son alunisseur Peregrine avait été volontairement perdu, probablement désintégré en rentrant dans l'atmosphère terrestre avant d'atteindre son objectif.

La Nasa a aussi reporté de près d'un an les deux prochaines missions de son grand programme de retour sur la Lune, Artémis, à septembre 2025 et septembre 2026.

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