"Un désastre" : responsables de quatre attaques, les chats sauvages ont pris le contrôle d’une petite île bretonne

Normalement, c’est un petit paradis breton. Une île minuscule, de moins d’un kilomètre carré, en mer d’Iroise. Rien que les noms font voyager… Iroise… Molène… une bande de terre sur le chemin de l’île d’Ouessant.

Là-bas, on trouve un tout petit village de maisons de pierre et quelques sentiers bordés de plantes et de fleurs aux noms chantants : héliotropes, belladones, arméries… On ne trouve pas de voitures, en revanche. Ici, on fait tout à pied.

Avant, on y vivait au rythme des marées, mais maintenant, on vit dans la crainte des attaques de chats sauvages. Il y a entre 70 et 90 félins indésirables pour 160 habitants à l’année et pas de quoi rire.

D’après le journal Le Télégramme, au moins quatre attaques ont déjà été recensées. Le mois dernier, une femme marchait rue de l’Église, son chien en laisse. Un chat sauvage surgit d’une haie. L’attaque est soudaine. Elle chute, se casse le bras et se fait hospitaliser sur le continent. "Ce sont des femelles installées sur une route touristique qui attaquent les chiens et leur maître pour protéger leurs petits", explique une spécialiste animalière citée par France 3 Bretagne.

Mais les chats sauvages ravagent aussi la biodiversité. L’archipel abrite la plus grande colonie d’Europe d’océanites tempêtes, des oiseaux fragiles qui nichent dans des terriers. Vincent Pichon, adjoint au maire, le dit sans détours : "C’est un désastre."

Chats empoisonnés, oiseaux massacrés

Alors, la tranquillité de l’île Molène se fissure. En deux mois, cinq chats ont été retrouvés empoisonnés. Et des mesures ont été prises. Un recensement a notamment été lancé il y a un mois, et les familles possédant un chat non pucé sont sanctionnées par une amende de 750 €.

De même, les captures s’organisent afin de procéder aux stérilisations des félins. La vétérinaire raconte : "Ce sont des chats qui vivent en extérieur, qui ne s’attrapent pas facilement. Il faut réussir à les mettre en cage avant le départ du bateau pour l’île d’Ouessant, où ont lieu les opérations."

Gendarmes convoqués, habitants divisés, oiseaux massacrés : Molène ne se reconnaît plus. On la surnommait l’"île aux chats"… c’était tendre, poétique. Maintenant, cela sonne comme une menace.