Le 10 juin 1944, Oradour-sur-Glane est devenu un nom dans l'histoire. Le nom d'un village qui a subi le plus important massacre perpétré en Europe de l'Ouest pendant la Seconde Guerre mondiale. 643 personnes ont été exécutées par 200 soldats allemands qui se rendaient vers le front en Normandie.
Après leur passage, il ne reste plus rien. Seulement des cadavres et des ruines fumantes. Tout le village a été incendié. Le Gouvernement provisoire décide de conserver le village en l'état : onze hectares de ruines classées en monument historique en 1946. Chaque année, 300.000 visiteurs se rendent dans ce village martyr.
En 1999, le Centre de la Mémoire d'Oradour-sur-Glane est inauguré afin de préserver la mémoire de ce jour funeste. L'histoire du massacre y est racontée. Les visiteurs peuvent également voir des objets sortis des ruines comme les restes de la cloche de l'église où ont été enfermés les femmes et les enfants. "On se rend très bien compte que ces objets sont précieux parce qu'ils nous disent d'une part des choses importantes sur le temps du massacre, et puis ils nous disent des choses très importantes sur la mémoire du massacre", explique Babeth Robert, la directrice du Centre.
Les témoignages précieux de Robert Hébras, qui était le dernier témoin du massacre, ont participé également à préserver et à transmettre cette mémoire. Jusqu'à sa mort, en février 2023, il a inlassablement raconté Oradour-sur-Glane pour que personne n'oublie ce qui s'y est passé. "À 14 heures, je vois passer des véhicules avec une croix noire sur la portière. Je me dis, mais c'est les Allemands. Avec moi, j'ai un camarade qui est là. Il me dit : 'J'ai peur, je m'en vais'. Et je lui ai dit : 'Moi, je les vois tous les jours. Qu'est-ce que tu veux qu'ils nous fassent ? Ils ne veulent pas nous faire de mal'. J'étais persuadé de ça, d'ailleurs", racontait-il à RTL en 2022.
Sa petite fille, Agathe Hébras, a pris le relais de ce récit qui ne doit jamais cesser. "Je suis attirée par Oradour et si j'avais fait le choix de ne pas m'y intéresser, mon grand-père ne m'aurait jamais obligée. Mais c'est complètement viscéral, il y a quelque chose qui m'attire ici. (...) Assez rapidement, je comprends que je n'ai pas un grand-père ordinaire, que si je veux le voir, je ne peux pas me contenter d'aller chez lui, il n'est pas là. Il est à Oradour. Je suis mon grand-père lorsqu'il accompagne des groupes, des classes. Il m'enseigne ce qu'il a fait toute sa vie indirectement. Mon engagement d'aujourd'hui se construit alors que je n'ai même pas 10 ans", confie-t-elle.
Agathe Hébras travaille pour la Fondation du patrimoine du Limousin qui a lancé en septembre 2023 un appel aux dons afin de préserver le site historique. Malgré la contribution de l'État, plusieurs dizaines de millions d'euros sont encore nécessaires afin de mener des travaux d'entretien sur ce haut lieu de mémoire.
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