Toussaint 2020 : des imams ont participé à une messe à Toulouse
À Toulouse, catholiques et musulmans étaient unis pour célébrer la messe de la Toussaint ce dimanche 1er novembre.

En ce dimanche sacré de la Toussaint, c'est une messe dans un esprit de fraternité qui s'est tenue à l'église du Saint-Esprit dans le quartier populaire de Bagatelle, à Toulouse. Des imams et leurs familles ont participé à la messe de la Toussaint, trois jours après l'attentat jihadiste de Nice, qui a ôté la vie à trois personnes.
"Ces gens sans esprit ni raison veulent faire une autre interprétation (du Coran). Nous la récusons fermement", a déclaré au côté du curé de l'église, Lahouary Siali, l'un des imams de la mosquée Al-Rahma, située dans le même quartier.
Devant des fidèles catholiques, l'imam a prononcé une prière en arabe et a affirmé que les musulmans étaient "les premières et les principales victimes de ces gens-là". "Nous n'avons mandaté personne, n'avons donné aucune procuration à quiconque pour parler à notre place. Au nom de quelle philosophie, de quelle spiritualité, tu viens ôter la vie à des gens innocents ?", s'est-il indigné.
Quand on caricature le Christ, je suis blessé
Père Gérard Hall
"Nous ne nous reconnaissons pas dans ce genre de méfaits", a ajouté Lahouary Siali face aux fidèles. Il a fermement condamné "toutes sortes de violences, qui ne règlent rien et engendrent encore plus de violence". Pour le père Gérard Hall, la présence des imams à cette messe était "importante", dans la continuité des actions inter-religieuses du quartier.
En effet, lors du premier confinement, "la paroisse, les deux mosquées et l'église baptiste ont monté ensemble une banque alimentaire", raconte le prêtre. Par ailleurs, le religieux reconnaît que les caricatures "puissent blesser les gens. Moi, quand on caricature le Christ, je suis blessé, mais on ne va pas tuer ou interdire la liberté d'expression pour ça".
Au lendemain de l'attentat de Nice dans une basilique, l'archevêque de Toulouse Mgr Robert Le Gall avait déclaré que "la liberté d'expression a des limites" et qu'"on ne pouvait pas se permettre de se moquer des religions, (car) on voit les résultats que cela donne".
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