"Une vraie machine" : seule instructrice française d'astronautes, elle a eu Thomas Pesquet parmi ses élèves

Laura est formatrice d'astronautes à l'Agence Spatiale Européenne (ESA). Avant des s'envoler vers l'espace et flirter avec les étoiles, ces futurs voyageurs doivent impérativement suivre ses enseignements précieux. Et les candidats sont très limités, la sélection étant extrêmement rigoureuse. "Il y a une sélection qui est assez féroce et qui dure à peu près un an et demi. À la dernière sélection, on avait 22.500 candidats et 5 ont été retenus", explique-t-elle au micro de Faustine Bollaert. 

"La sélection nous permet de déjà bien cibler des profils qui nous intéressent", poursuit Laura, avant de reconnaitre que les ingénieurs, les pilotes et les médecins sont souvent préférés aux journalistes et aux poètes - Bien que, sur le papier, tous les profils, peuvent candidater, à condition d'être en possession d'un bac+5. 

Laura et son équipe sont le dernier sas avant le départ vers la Station Spatiale Internationale. Leur mission consiste à mettre entre les mains des apprentis astronautes, tous les outils nécessaires pour se débrouiller seul, une fois dans là-haut. L'apprentissage est divisé en plusieurs phases, la première ayant pour but d’uniformiser les compétences. "On s'assure qu'ils ont à peu près tous le même niveau théorique. Ils doivent tous savoir calculer des orbites, faire des points de suture...", détaille l'invitée de Un jour, une vie. La seconde phase est plus spécialisée, plus pointilleuse. Cette étape est à durée indéterminée, car elle se prolonge jusqu'à ce que l'astronaute soit affecté à une mission. "Elle va viser à former les astronautes sur tous les systèmes de la station : l'électricité, les ordinateurs, l'hydraulique de la station, les panneaux solaires... Pour pouvoir faire la maintenance de cette station".

Laura n'intervient pas dans l'ultime phase. Celle-ci s'enclenche dès que l'astronaute est affecté à une mission et s'étend sur 2 ans. "Il y a des machines disponibles, il y a de la maintenance à faire... Et là, on va les former de façon très précise là-dessus", détaille-t-elle.

Sa rencontre avec Thomas Pesquet

À lire aussi

agression sexuelle

"Il a bousillé des vies" : le récit de Charlotte Regnault, qui accuse Gérard Miller de l'avoir agressée sexuellement à l'âge de 15 ans

Les astronautes formés viennent de nationalités variées. Des Américains aux Russes en passant par les Japonais, chaque culture apporte ses particularités. Les astronautes japonais, eux, sont très respectueux selon elle : "dans la culture japonaise, il y a la culture du sensei, du maître. Alors moi, j'adore quand j'ai des élèves japonais parce que je suis le maître. Il y a un super respect", sourit la jeune femme.

Concernant les Français, Laura n’a eu qu’un seul astronaute à former en quinze ans au sein de l’agence, un visage bien connu : Thomas Pesquet. Leur première rencontre remonte au CNES (Centre national d'études spatiales), à Toulouse, alors qu’elle occupait un poste différent, et s'occupait des expériences en physiologie sans intervenir directement dans la formation. Une belle opportunité s’est présentée lorsqu’elle a été choisie pour enseigner l’anatomie et la physiologie lors de la première phase de la formation, coïncidant avec l’arrivée de Thomas Pesquet dans cette même étape. Ainsi, ils se sont retrouvés dans une même salle, chacun de part et d’autre du bureau.

Depuis, Laura a formé l'astronaute sur plusieurs missions dont Proxima et Alpha, et a été très impressionnée par ses compétences. "C'est une personne très scolaire et c'est très facile de l'avoir en classe parce que c'est une vraie machine. On va lui donner une procédure, il va la dérouler avec perfection".

À écouter aussi

Un jour, une vie

Froid polaire, chaleur extrême, isolement... Christian Clot, 35 ans d'explorations extraordinaires

03/10/2025 à 10:00 - 25m10s