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Strasbourg : la maire écologiste veut expérimenter la légalisation du cannabis, comme en Allemagne

Alors que l'Allemagne autorise à partir du 1e avril la consommation et la culture de cannabis, Jeanne Barseghian appelle à la mise en place d'une "expérimentation" locale pour sortir d'une approche française répressive aux résultats "peu probants".

Un plant de cannabis (illustration)
Crédit : Josep LAGO / AFP
Damien Renoulet & AFP
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Jeanne Barseghian, la maire écologiste de Strasbourg, veut expérimenter la légalisation du cannabis en prenant l'Allemagne comme modèle. "Sur un bassin de vie commun, nous allons avoir deux règlementations différentes, presque diamétralement opposées, entre l'Allemagne, autorisant la consommation récréative de cannabis, et la France, présentant l'une des législations les plus répressives d'Europe", a-t-elle plaidé samedi 30 mars dans un entretien à l'AFP.

"Évidemment, ça interroge, et ça ne va pas manquer d'interroger la population", a-t-elle dit, en insistant sur l'importance des "flux permanents" transitant entre les deux pays via Strasbourg, ville frontière dont le réseau de transports s'étend outre-Rhin et amène bien des usagers à s'y rendre quotidiennement, pour y travailler ou y faire leurs courses.

"Le fait qu'un pays européen comme l'Allemagne, attaché à l'ordre public et à la santé publique, décide de faire évoluer sa législation montre bien qu'une politique purement répressive ne lui a pas semblé satisfaisante ni efficace", a poursuivi l'édile. "À mon avis, ça doit nourrir une réflexion" sur les choix politiques français en la matière.

À quoi ressemblera la législation allemande ?

Jeanne Barseghian cite les chiffres de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) selon lequel 47,3% des Français adultes confient avoir déjà consommé du cannabis, un chiffre plus élevé que dans n'importe quel autre pays de l'Europe. La France compte cinq millions d'usagers de cannabis, selon l'OEDT.

"En tant que maire de grande ville, je suis confronté au quotidien à des interpellations d'habitants qui légitimement s'inquiètent de trafics qui perdurent et qui génèrent des sentiments d'insécurité, voire de la délinquance et une économie parallèle", selon la maire. Alors, elle est très attentive à l'évolution de la législation allemande, et ses conséquences possibles de ce côté-ci de la frontière. 

La nouvelle loi, votée fin février au Bundestag, autorise les personnes résidant en Allemagne depuis au moins six mois à cultiver chez elles jusqu'à trois plants pour leur usage propre, ou à se procurer jusqu'à 50 grammes de cannabis séché par mois auprès des nouveaux "Clubs de cannabis", associations à but non lucratif.

"Cela va rester très encadré, beaucoup moins permissif que ce que l'on peut observer aux Pays-Bas", a fait remarquer Jeanne Barseghian. "Ces clubs ne seront pas des lieux de consommationil n'y aura pas de coffee-shop", a insisté celle qui se dit intéressée par cette "approche prudente". Aussi, "il me semblerait intéressant d'ouvrir cette expérimentation à une échelle locale transfrontalière, qui permettrait de tester à Strasbourg ce qui va être mis en oeuvre côté allemand".

Opposition ferme de l'opposition municipale

La maire de Strasbourg ne peut pas mettre en place une telle expérimentation seule ; elle espère trouver un soutien auprès des autorités nationales et compte s'appuyer sur le traité d'Aix-la-Chapelle. Signé en 2019 entre la France et l'Allemagne, ce dernier autorise des "dérogations" pour "la réalisation de projets transfrontaliers", notamment en matière "sanitaire".

L'élue anticipe des interrogations dans la population, et samedi 30 mars, l'opposition a déjà réagi pour s'opposer fermement à ce souhait. "Un des rares projets transfrontaliers proposés par la maire de Strasbourg est l'autorisation de la culture du cannabis. Cela est assez symptomatique de la faiblesse et de l'indigence de ses projets franco-allemands et européens", ont écrit les élus du groupe municipal "Union de la droite et du centre". 

Ils y voient aussi "un signal de tolérance voire de mansuétude face aux dealers de cannabis" et font appel "aux autorités nationales pour qu'elles rejettent cette demande de dérogation". 

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