SNCF : les cheminots ont-ils vraiment touché d'importantes augmentations salariales ?
Alors que la direction de la SNCF affirme que les cheminots ont été augmentés de 17% sur les trois dernières années, ce chiffre peut paraître trompeur.
C'est un chiffre qui ne manque pas de faire parler ces derniers jours. Alors que les cheminots menacent de faire grève durant la période des vacances de Noël, la direction de la SNCF affirme que leur salaire a été augmenté de 17% sur les trois dernières années. "Quand on parle de 17%, c'est une moyenne. Celui ou celle qui n'a pas d'augmentation individuelle ni d'ancienneté, il est augmenté de 0,5%", a affirmé sur RTL l'ancien patron de la CGT, Philippe Martinez, mardi 26 novembre.
Cette affirmation est juste mais pas sur les trois dernières années. Cette hausse de 0,5% est proposée par la direction de la SNCF pour l'année 2025, sur les salaires fixes. Philippe Martinez a donc raison de dire qu'une personne qui n'a pas de prime ni d'ancienneté devrait voir son salaire fixe augmenter de 0,5%.
Mais il faut être vigilant sur l'augmentation de 17% évoquée par la direction de la SNCF. Il s'agit d'une moyenne sur les trois dernières années qui concerne essentiellement les bas salaires. Par ailleurs, il faut rappeler qu'un salaire minimum de 1.580 euros nets mensuels est mis en place à la SNCF. Personne n'a donc été augmenté de seulement 0,5% sur trois ans.
Un rôle crucial des primes dans le pouvoir d'achat des cheminots
Du côté de la SNCF, les primes jouent un rôle bien plus important que dans d'autres métiers. Comme les cheminots travaillent beaucoup la nuit et les jours fériés; ont de la pénibilité et se déplacent beaucoup, leurs primes peuvent rapidement rapporter gros. Un technicien de maintenance, qui est à la SNCF depuis 27 ans, touche par exemple un salaire fixe de 2.200 euros nets mais qui peut augmenter jusqu'à 4.000 euros certains mois grâce aux primes.
Par définition, les primes ne cotisent pas pour les retraites et ne sont pas décernées, dans la majorité des cas, si les cheminots demandent un arrêt maladie. La prime de travail, qui est la plus importante, s'élève à environ 400 euros par mois chez les contrôleurs et 1.000 euros pour les conducteurs de trains.
En début de carrière, un conducteur est payé environ 2.000 euros nets et ne conduit que des trains vides. Mais après 20 ans de carrière, ceux qui exercent sur les réseaux de banlieue gagnent 3.000 euros chaque mois, primes comprises. Ce salaire peut monter jusqu'à 4.000 euros en fin de carrière pour les conducteurs de TGV.
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