- 01m28s
2 min de lecture
Sécheresse : les nappes phréatiques sont-elles pleines ?
Selon l'ingénieure hydrologue Charlène Descollonges au micro de RTL, "les 3/4 des nappes sont en train de se remplir". Nous ne sommes pour autant pas à l'abri d'une sécheresse l'été prochain.
Le village de Blendecques, dans le Pas-de-Calais, sous les eaux.
Crédit : Denis Charlet / AFP
En octobre et novembre dernier, la France a connu la période la plus humide de son histoire. Mais a-t-on enfin assez d'eau ? A-t-on assez de réserves pour cet été ? Y aura-t-il encore des restrictions ? Charlène Descollonges, ingénieure hydrologue, auteure de L'Eau, fake or not (éditions Tana), explique au micro de RTL qu'il existe des nappes phréatiques dites "superficielles" qui se remplissent très vite. Ces dernières sont bien remplies. Néanmoins, concernant les nappes plus profondes, comme sur le bassin parisien : "il va falloir attendre encore quelques semaines pour pouvoir dire si elles sont remplies ou pas".
"Au regard du dernier bulletin du BRGM, l'institut qui suit l'état du remplissage des nappes, les 3/4 des nappes sont en train de se remplir. Elles ont rattrapé le déficit qu'elles avaient cumulé depuis plusieurs mois. Par contre, on ne peut dire qu'on sera à l'abri d'une éventuelle sécheresse l'été prochain", avertit l'hydrologue. "Les restrictions dépendent aussi de l'état des cours d'eau, qui eux sont plus vulnérables aux sécheresse", précise Charlène Descollonges.
"Il va falloir s'habituer à des extrêmes"
Concernant la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales, l'ingénieure souligne également que les "nappes sont déjà trop déficitaires". "On peut s'attendre, pour ce secteur, à avoir un été très difficile", met-elle en garde. "Nous sommes sur un processus de désertification, d'aridification".
Selon l'hydrologue, "il faut travailler notre résilience sur les territoires". "Pour chaque degré de réchauffement supplémentaire, il y a 7% de vapeur d'eau en plus dans l'atmosphère. Nous allons donc avoir des zones où il y aura plus de précipitations. C'est d'ailleurs déjà le cas dans le nord de la France", insiste-elle, même si le réchauffement climatique cause également des "risques de sécheresse plus récurrentes". "Trop d'eau ou pas assez : il va falloir s'habituer à des extrêmes", conclut Charlène Descollonges.
