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Sécheresse : l'interdiction de vente des piscines hors sol va-t-elle se généraliser ?

REPORTAGE - Face à la sécheresse et dans la logique d'une meilleure consommation de l'eau, la vente de ces piscines va être interdite dans les Pyrénées-Orientales. Mais qu'en est-il dans les autres départements ?

Une piscine hors sol (illustration).
Une piscine hors sol (illustration).
Crédit : AFP / Archives, Pierre Verdy
SÉCHERESSE - Faut-il étendre à d'autres régions l'interdiction de vendre des piscines hors sol ?
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Etienne Baudu - édité par Baptiste Marin
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L'annonce est venue de Christophe Béchu, invité de RTL vendredi 5 mai. Le ministre de la Transition écologique a assuré que la vente des piscines hors sol allait être interdite dans les Pyrénées-Orientales. "Il faut de la sobriété, il faut limiter les usages", a expliqué le membre du gouvernement. En ces temps de sécheresse, les piscines sont souvent pointées du doigt. 

Mais faut-il aller encore plus loin et élargir la mesure à d'autres régions françaises ? La question est loin d'être anodine, la France étant le deuxième pays le plus équipé en matière de piscines privées, derrière les États-Unis. 

Le département du Vaucluse est l'un des dix départements où l'on compte le plus de piscines privées. 16% des logements en sont équipés. Et une partie du département se trouve actuellement en alerte sécheresse. L'arrêté, tombé le 17 avril dernier, stipule que les propriétaires ne peuvent faire que des mises à niveau pour le moment. 

"On est dans une zone où le plan sécheresse n'est pas encore très clair", révèle une habitante de la commune de Vedène. Elle précise néanmoins que si l'interdiction tombe, elle s'y soumettra peut-être, consciente du changement climatique. 


La ville de Fontaine de Vaucluse a aussi pris conscience du problème. Elle a dû se résoudre, par exemple, à se connecter à un réseau de secours pour fiabiliser sa distribution d'eau potable. Et la question des piscines se pose. "Est-ce qu'on permet une petite piscine ou on interdit tout ? On va y réfléchir", explique la maire Patricia Philip. La question n'a pas encore été portée devant le conseil municipal ni abordée avec les autres communes du coin. 

Et du côté des professionnels ?

Le Vaucluse est une terre de viticulture et de maraichage. L'eau est comme une matière première. "On est dans un département où il y a beaucoup d'habitations secondaires avec forcément des piscines", souligne Sophie Vache, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles. "Ce qui nous agace un peu, c'est de voir quelqu'un qui arrive et qui remplit sa piscine le 1er juillet, ce n'est vraiment pas le moment", poursuit cette viticultrice.

Pour les piscinistes, les économies d'eau sont devenues un argument de vente. Jean Valette vend 250 piscines par an. Le carnet de commandes ne désemplit pas. Pour la moitié, il reconnait que les clients désirent avant tout une grande piscine sans penser à l'écologie. Et puis, de plus en plus veulent des petites surfaces, pénurie d'eau oblige

"C'est un usage de loisirs qui s'ajoute d'autres usages. Mais est-ce que le fait de réduire les piscines va régler la problématique de l'eau ? Je n'en suis pas sûr", pense Nicolas Roche, spécialiste de l'eau. Parmi les solutions, l'installation de compteurs d'eau connectés et la mise en place d'une taxe environnementale pour les usages récréatifs comme les piscines sont notamment évoquées. 

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