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Une chaise à 14 euros facturée… 69 euros : pourquoi l'administration française paye tout plus cher que nous ?

Dans les mairies, les hôpitaux ou n'importe quel bureau administratif, les fournitures de bureau coûtent bien plus cher que dans le commerce. Un delta problématique alors que l'État cherche à réduire ses dépenses.

Une photo prise le 17 janvier 2019 à la mairie d'Hédé-Bazouges, dans l'ouest de la France.

Crédit : DAMIEN MEYER / AFP

Comment les collectivités au sens large se font abuser sur le prix des fournitures

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Pierre Herbulot & Chloé Berry

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Des chaises de bureau 5 fois plus chères que chez Ikea, But ou Conforama, des ampoules électriques 20 fois plus chères, des ramettes de papier hors de prix… La vie est-elle plus chère quand on œuvre pour le service public ? Selon le député RN Jean-Philippe Tanguy, les collectivités paient leurs fournitures entre 10 et 30% plus cher que si elles les achetaient dans le commerce.

A moins de 100 jours des élections municipales, des maires se révoltent contre leurs centrales d'achats. Sur une année, toutes les commandes passées par les collectivités locales pèsent 89 milliards d'euros, selon la banque des territoires. L’inspection générale des finances publiques estime de son côté qu’il est possible d’économiser… 5 milliards d’euros chaque année. Alors que l'on cherche à baisser les dépenses de l'Etat, ces chiffres font mauvais genre. 

Il y a quelques mois, une enquête parlementaire a été lancée. Ce vendredi 28 novembre, RTL Inside a fouillé les tiroirs des bureaux de l'administration française. Et y a trouvé des produits à prix d'or.

Les centrales d'achat dans le viseur

Un 4 couleurs facturé 2,26 euros à une mairie, contre 1,99 euro dans le commerce ; une lampe de bureau à 66 euros pour un conseil départemental contre 29 euros dans une grande distribution ; une chaise de bureau à 14 euros dans une enseigne de meubles en kit vendu 69 euros à un hôtel de région… Les exemples dans lesquels l'Etat se fait détrousser sont infinis. 

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Comment les prix peuvent doubler, voire tripler pour l'administration ? En fait, l’État, les collectivités territoriales, les établissements hospitaliers ou encore les opérateurs de réseaux n'ont pas le choix que de passer par des centrales d'achats. Ce sont des entreprises labélisées, qui se portent garantes de la qualité des fournitures. La différence de prix représente leur commission, c’est comme ça qu’elles se payent.

A noter que les agents de l'Etat ont le droit de se fournir ailleurs, mais à condition de lancer un appel d’offre… avec 3 devis minimums. Pour refaire le stock de stylos billes, autant dire qu’ils ont autre chose à faire.

Un intermédiaire incontournable

Commander via ces centrales, c'est s'offrir une sécurité juridique à prix d'or. En effet, ça peut compter en cas de sinistre. Par exemple, les assurances pourraient ne pas indemniser un hôpital en cas d’incendie si le feu part d’un rideau acheté dans le commerce qui ne correspond pas aux normes de l’Etat.

À cela s'ajoute aussi le fait que le maire d’une petite commune ou le proviseur d’un lycée n’a, en général, personne à consacrer à l’achat de matériel, où alors il faudrait qu’il embauche quelqu’un spécialement pour ça. Autant dire que ça réduirait à néant les gains financiers.

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