Sébastien Chabal amnésique : "Aujourd’hui, le rugby est trop frontal", analyse Olivier Magne sur RTL

"Sébastien est resté discret au sujet de l'amnésie", rapporte Olivier Magne, ancien international du XV de France et consultant rugby sur RTL. Les révélations de Sébastien Chabal affirmant ne plus se souvenir d'aucun de ses matchs, ni même de la naissance de sa fille, ont ému la planète rugby, et bien plus encore.

Cette confession, aussi poignante qu'extrêmement inquiétante, a été une "douleur de l'apprendre" pour Olivier Magne. Ce dernier n'a pas connu le même sort que Sébastien Chabal, qu'il décrit comme "un joueur qui aimait beaucoup défier l'adversaire sur l'affrontement total". Malgré tout, il ne pensait pas que Chabal "avait subi autant de chocs avec d'autres joueurs pour pouvoir finalement se trouver dans cette situation aujourd'hui", se désole-t-il.

Avec cette prise de parole de Sébastien Chabal, il se pose la question des risques actuels du rugby de haut-niveau. Olivier Magne se veut rassurant à ce propos : "À l'époque, évidemment, on ne connaissait pas toutes les conséquences que pouvaient avoir les chocs à répétition et surtout le manque de repos entre les chocs". Aujourd'hui, les différentes fédérations, notamment la Fédération Internationale World Rugby, semblent être plus vigilantes pour prévenir les risques liés aux différents coups et chutes.

Cependant, le rugby reste le sport de contact par excellence, note Olivier Magne : "Quand il y a de l'affrontement, vous engagez votre physique sur la totalité, donc il y a forcément un moment ou un autre où votre tête est dans une situation un petit peu délicate, où vous prenez des chocs répétés. Et sans même vous en apercevoir, il y a des micro-traumatismes qui sont présents".

Quelles solutions possibles pour maintenir un rugby "spectaculaire" ?

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"Il faut toujours essayer de trouver des solutions pour protéger les joueurs", priorise Olivier Magne qui pointe la nécessaire "prise de conscience sur la nature du jeu que l'on veut proposer". Le stade de rugby ne doit plus être "une arène où tout est possible", note-t-il : "Il y a un rugby qui doit être spectaculaire, certes, mais où les chocs doivent être contenus". Il préconise ainsi un rugby "beaucoup plus à la recherche d'espaces disponibles plutôt qu'à des recherches d'affrontements et de défis physiques".

Chez les jeunes, des règles ont été modifiées pour protéger le plus tôt possible les prochaines générations de champions. "Les plaquages en haut du corps sont proscrits" comme les fameux "plaquages cathédrales" très dangereux. Désormais, "il y a cette volonté de la part du rugby en général de trouver des solutions pour protéger nos joueurs et les sportifs qui jouent à ce sport qui est formidable", rassure Olivier Magne.

L'ancien international aborde enfin la potentielle question du tabou, chez les professionnels, de cacher le sujet de l'amnésie. Olivier Magne déclare qu'effectivement "on n'en parle pas" car, pendant une carrière "les joueurs sont relativement éloignés" de ces risques qui arrivent "avec le vieillissement du sportif". Des débats sont "à élargir, à ouvrir" insiste-t-il enfin.