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Sébastien Chabal : pourquoi ne se souvient-il plus des matchs qu'il a disputés ?
L'ancien rugbyman Sébastien Chabal se confie sur sa mémoire en miettes après sa carrière au plus haut niveau. Il ne se souvient plus des moments iconiques de sa carrière en raisons des commotions cérébrales qu'il a subies.
Sébastien Chabal et Lionel Nallet en juillet 2015 lors de leur jubilé
Crédit : AFP/R.Lafabregue
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Quand on pense à Chabal, on se remémore ce quart de finale de Coupe du monde remporté face aux All Blacks en octobre 2007 à Cardiff. Les Néo-Zélandais entament leur Haka, leur rituel guerrier d'avant-match, tandis que Raphaël Ibanez, Christophe Dominici, Sébastien Chabal et les autres avancent pas à pas, terminant presque nez à nez avec leurs rivaux.
Chabal les toise, mâchoire serrée, une image mythique du sport français. Pourtant, Sébastien Chabal n’en a aucun souvenir. Plus rien. Le vide dans sa tête. Tout comme il ne se rappelle d’aucune des 62 Marseillaises chantées sous le maillot bleu. "Je n’ai aucun souvenir d’une seule seconde d’un match de rugby que j’ai joué", dit-il dans le podcast "Legend". Il l'affirme sans colère, sans plainte, juste un constat. La mémoire s’est effacée.
Un sentiment de décalage et une absence de sa carrière sportive
Ce qu’il raconte ensuite est encore plus vertigineux : "Quand j’en parle à la maison avec ma femme, je lui dis que j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui ai joué au rugby". Une sensation de décalage permanent. "J’ai toujours pensé être un peu un imposteur, vu que je suis arrivé là par hasard à 16 ans, la notoriété m’est tombée dessus, je n’ai rien voulu. Le fait de ne pas se souvenir, eh bien, je pense que ce n’est pas moi qui ai joué au rugby".
Il ajoute en caressant son immense barbe désormais poivre et sel : "Je ne me souviens pas de la naissance de ma fille. J’ai quelques souvenirs d’enfance, mais encore. Je pense que c’est parce qu’on me les a racontés". Sébastien Chabal a seulement 47 ans. Forcément, en entendant cela, on pense aux commotions cérébrales et aux chocs à répétition sur les terrains.
Les conséquences des chocs répétitifs
Sébastien Chabal n’emploie pas le mot commotion, mais il mentionne, avec un sourire en coin, qu'il a pris des "pètes au casque". Pour parler de son cerveau, il utilise une métaphore très rugby : "Le pâté a touché la boîte".
Il semble très fataliste et dit : "Aller voir un médecin, pour quoi faire ? La mémoire ne reviendra pas". D'autres que Chabal ont pris la parole ou s'organisent pour alerter sur ce fléau pour les sportifs. Raphaël Varane, le footballeur champion du monde, a avoué qu'il avait "abîmé son corps", qu'il était parfois resté sur le terrain après des chocs alors que sa place était à l'hôpital. Selon les spécialistes, au moins 100 000 sportifs sont touchés chaque année en France par des commotions, parfois invisibles, mais aux conséquences durables.
Un appel à la sensibilisation
Perte de mémoire, vertiges, troubles de la concentration, et souvent un grand silence autour de ceux qui tombent. Des protocoles sont maintenant en place, mais dans les clubs professionnels, pas dans le monde amateur.
Une association a vu le jour : Alerte commotions. Sébastien Chabal, lui, est toujours au bord des terrains, comme consultant pour Canal +. Il ne demande rien, il ne se plaint pas, mais c'est nous qui devrons nous souvenir à sa place. Ce témoignage souligne l'importance de la sensibilisation et de la prévention des commotions, un enjeu crucial pour la santé des athlètes.
