Le dilemme opposant Suez à Veolia
est loin d'être réglé. Après des mois de tractations, à tout faire pour ne pas être
racheté par Veolia, Suez a annoncé dimanche 17 janvier obtenu une offre des
fonds français Ardian et américain GIP, pour parvenir à une "solution
amicale" avec son concurrent, qui a immédiatement envoyé une fin de
non-recevoir. Cette offre vise à garantir la pérennité des deux géants français
de l'eau et des déchets en proposant une porte de sortie à Veolia.
La lettre d'intention d'Ardian et
GIP reçue par Suez "ouvre la voie à une solution globale avec diverses
modalités d'exécution possibles, d'effet équivalent, y compris une offre
d'achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action,
coupon attaché", a détaillé Suez dans un communiqué. En clair, les deux
investisseurs et Suez proposeraient notamment à Veolia de lui racheter, au même
prix, les 29,9% du capital de Suez qu'il a acquis auprès d'Engie début octobre.
"Le conseil d'administration
m'avait demandé de travailler sur des solutions alternatives et de chercher
d'autres investisseurs. C'est chose faite, avec ce consortium qui est prêt à
accompagner Suez", a défendu Bertrand Camus, lors d'un entretien
téléphonique avec des journalistes. Les modalités "resteront à négocier
avec Veolia, si Veolia accepte la main tendue de Suez", a-t-il ajouté.
Mais Veolia a immédiatement refusé
toute idée de se désengager de Suez : "Veolia rappelle ce soir que les
29,9% qu'il possède au capital de Suez ne sont pas et ne seront pas à
vendre", a rétorqué le groupe dans un contre-communiqué, défendant son
projet de construire un "champion mondial de la transformation
écologique".
"Tout projet qui impliquerait
directement ou indirectement la cession par Veolia de sa participation au
capital de Suez, ou d'autres cessions dénaturant le projet industriel que le
groupe porte, est considéré comme hostile par Veolia", est-il encore
indiqué.
Si le nom d'Ardian, fonds
d'investissement de premier plan en France, circule depuis plusieurs mois comme
possible trouble-fête aux desseins de Veolia, l'américain GIP est un nouveau venu
dans le dossier. Ce fonds, spécialiste de l'investissement dans les
infrastructures, gère plusieurs dizaines de milliards de dollars d'actifs.
Ardian et GIP "offrent une
base actionnariale stable pour accompagner le développement de Suez en France
et à l'étranger, dans un souci constant du respect de l'intérêt public",
ont défendu les deux entreprises dans un communiqué conjoint. Cette offre
"n'est pas une contre-OPA" à celle de Veolia, a aussi assuré Mathias
Burghardt, qui est à la tête d'Ardian infrastructures.
Selon Bertrand Camus, ce plan B
"a l'avantage de cocher beaucoup de cases", au-delà du maintien de
l'autonomie de Suez. Il permettra notamment de fournir "l'assurance d'un
capital majoritairement français, avec une augmentation significative de
l'actionnariat salarié". Cette offre "permet de garder deux leaders
français dans les services à l'environnement au moment où les marchés sont
extrêmement porteurs (...), d'assurer la préservation de l'emploi, le maintien d'une concurrence indispensable, notamment en France", a-t-il encore
insisté.
Pour répondre aux lois anti-trust,
Veolia prévoit en effet de céder Suez Eau France, cœur de son histoire, au
fonds Meridiam. Un projet qui inquiète les salariés de Suez et qui est vivement
dénoncé par la direction du groupe, qui tente désespérément depuis des semaines
de trouver une issue.
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