"A partir de la rentrée de septembre 2020, les enseignements en langues et culture d'origine étrangère seront partout supprimés sur le sol de la République". Dans son discours sur le "séparatisme" du mardi 18 février, Emmanuel Macron a annoncé la fin des Elco, cours de langues facultatifs dispensés par des enseignants provenant de pays étrangers. Un dispositif instauré dans les années 1970 destiné à favoriser l'intégration des enfants d'origine immigrée.
Les Elco concernent neuf pays : l'Algérie, la Croatie, l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie. Tous ces états ont passé des accords bilatéraux avec la France sur la base d'une directive européenne "visant à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants", adoptée le 25 juillet 1977.
Son texte dispose que "Les États membres (de l'Union européenne) prennent, conformément à leurs situations nationales et à leurs systèmes juridiques, et en coopération avec les États d'origine, les mesures appropriées en vue de promouvoir, en coordination avec l'enseignement normal, un enseignement de la langue maternelle et de la culture du pays d'origine en faveur des enfants".
Chaque année près de 80.000 élèves, majoritairement à l'école primaire (du CE1 au CM2), suivent les cours d'Elco. Ils suivent ainsi 1h30 à 3 heures de cours de langue par semaine. Les enseignants, eux, sont envoyés par les pays concernés en France pour y enseigner la culture et la langue de leur pays d'origine. En principe, ils sont soumis, au même titre que les enseignants français, au principe de laïcité et ne peuvent manifester leurs croyances religieuses, politiques ou philosophiques.
Dans les faits, Emmanuel Macron estime que ce n'est pas le cas. "Le problème que nous avons aujourd'hui avec ce dispositif, c'est que nous avons de plus en plus d'enseignants qui ne parlent pas le français (...), que nous avons de plus en plus d'enseignants sur lesquels l'Éducation nationale n'a aucun regard", a-t-il expliqué. "On ne peut pas enseigner des choses qui ne sont manifestement pas compatibles ou avec les lois de la République ou avec l'Histoire telle que nous la voyons".
Le principal syndicat des professeurs de l'école primaire, alerte lui sur les risques de caricature. Selon lui, les enseignants d'Elco ne sont pas en "roue libre" et travaillent aujourd'hui sous la responsabilité des directeurs d'école.
Les Elco sont destinés à être remplacés par des Enseignements internationaux en langue étrangère (EILE). Dans cette perspective, de nouveaux accords ont déjà été conclu avec la majorité des pays partenaires. L'objectif est que les enseignants ne soient plus désignés par ces pays, mais par la France.
"Nous avons réussi (à trouver un accord, ndlr) avec tous ces pays, sauf la Turquie à ce stade. Je ne désespère pas", a précisé Emmanuel Macron. En 2010, les guides d'enseignement de la foi et de la morale édité par le pays avaient déjà fait polémique.
Les discussions autour de ces nouveaux accords avaient été amorcées dès 2016. Najat Vallaud Belkacem était alors ministre de l'Éducation. Celle-ci s'est d'ailleurs empressée de réagir mercredi. "Cette démarche était déjà lancée par nous depuis la rentrée 2016 avec le Portugal et le Maroc", a-t-elle tweeté.
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