C'est la première cause de mortalité évitable en France : chaque année, le tabagisme tue près de 75.000 personnes. Ce mardi 11 février, un arrêté ministériel a été publié au Journal officiel prévoyant une hausse de 50 centimes des taxes au 1er mars. Ainsi, le paquet de Marlboro atteindra le prix symbolique de 10 euros.
Le groupe Philip Morris, qui représente 40% de la vente de tabac en France, augmente donc le paquet de Marlboro de 70 centimes, contre 9,30 euros jusqu'ici, et les Winston de 60 centimes. En plus de la hausse des taxes, le groupe augmente donc sa marge commerciale.
Il n'est pas le seul de ce cas. Son concurrent Japan Tobacco International a décidé une hausse de 70 centimes du prix des Camel sans filtre qui passe à 9,80 euros. Les Gauloises brunes de Seita (filiale française du britannique Imperial Brands), qui coûtaient déjà 10 euros depuis le 1er novembre dernier, passent à 10,60 euros, et les Gitanes brunes à 11 euros, contre 10,50 euros auparavant.
En France, les industriels du tabac fixent leurs prix de vente, mais l'État peut inciter à des augmentations en faisant varier les taxes, qui représentent plus de 80% du prix. Chaque fabricant décide ensuite de maintenir, rogner ou augmenter ses marges, en fonction de la concurrence et de sa politique de prix.
Après l'élection présidentielle de mai 2017, le gouvernement a mis fin à quatre ans de stabilité des prix, relevant nettement les taxes pour faire passer le prix du paquet aux alentours de 8 euros le 1er mars 2018, et procédant depuis à deux hausses annuelles de 50 centimes, programmées l'une en mars, l'autre en novembre, dans le but affiché de réduire la consommation de tabac.
Ces hausses de prix ont fait chuter les ventes de 9,32% en 2018 et de 7,2% l'an dernier. Selon les cigarettiers, ce renforcement de la fiscalité fait exploser le marché parallèle. En attestent "des saisies douanières de tabac illicite de plus en plus nombreuses", dit à l'AFP Pascal Marbois, directeur des affaires publiques de British American Tobacco (BAT) France.
"La France continue de faire cavalier seul avec une politique de choc de taxes déconnectée des pays voisins", estime Pascal Marbois, appelant "les autorités à une politique plus pragmatique axée sur la réduction des risques et la promotion du vapotage" qui "a fait ses preuves en termes d'alternative au tabagisme". La société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (Seita) dit aussi craindre "une chute des livraisons de tabac dans les régions transfrontalières, qui souffrent du commerce parallèle : elles ont déjà baissé de 10 à 15% l'an dernier", dit Cyril Lalo, son responsable des relations institutionnelles.
Du côté des anti-tabac, on estime que la politique gouvernementale, qui associe une hausse des prix à d'autres mesures - remboursement des traitements antitabac, paquet neutre -, mais aussi l'essor du vapotage, a motivé un nombre important de personnes à arrêter la cigarette.
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