Pourquoi la rave-party dans l'Aude a encore plus endommagé les champs déjà brûlés quelques semaines plus tôt

"Nous sommes profondément désolés". Les organisateurs de la rave party dans les cendres de l'incendie qui a ravagé l'Aude début août, ont présenté, le 4 septembre 2025, leurs excuses aux habitants des villages des Corbières dans un communiqué.

"Il n'y a aucune excuse possible : nous avons été inconscients de l'impact que nous pouvions - et que nous avons effectivement - causé", s'excusent les collectifs à l'origine de la rave "From dusk tildawn 2025", qui s'est déroulée près du village de Fontjoncouse.

Environ 2.500 fêtards, selon l'estimation de la préfecture de l'Aude, se sont rassemblés sur des terrains agricoles, au milieu d'une végétation calcinée par l'incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans le massif des Corbières du 5 au 10 août. 

Les collectifs reconnaissent avoir commis "une grave erreur en choisissant un lieu récemment brûlé. Car même si nous pensions, à tort, qu'un endroit déjà endommagé causerait moins de préjudice, nous avons provoqué exactement l'inverse". Mais pourquoi leurs actions ont-elles davantage endommagé les sols ?

Vignes arrachées et graines écrasées

Au micro de RTL, le maire de Fondjoncouse, Christian Tena, a expliqué que le terrain choisi pour la rave-party était partagé entre un champ de céréales et un champ de luzerne. "Certes, le sol a été brûlé sur le dessus, mais les graines, elles, sont toujours là, a-t-il expliqué. Elles auraient recommencé à pousser avec les pluies des derniers jours".

"Mais le problème, c'est que maintenant, le sol est tellement tassé que les propriétaires, malheureusement, ont perdu une grande partie de leur exploitation et ils ont perdu leur matériel, à la suite des incendies", regrette-t-il.  

Autre élément : "Les pourtours des lieux ont été dégradés par les teufeurs, puisqu'on a aperçu qu'ils avaient arraché des clôtures", a décrit Christian Tena. Or, ces clôtures permettent de "protéger les vignes contre les sangliers", a-t-il ajouté. "On a vu qu'il y avait des rangées de vignes qui avaient été abîmées avec leurs camions", dénonce-t-il.

Pour l'instant, "ces terrains sont morts", indiquait l'édile. "Il faut les retravailler, il faut les ressemer et il faut attendre le printemps que ça repousse."