"Pourquoi eux n’auraient pas droit à une vie décente ?" : Marina Foïs évoque le sort des migrants sur RTL

À l'affiche du film Moi qui t’aimais, dans lequel elle incarne Simone Signoret, Marina Foïs était l'invitée du Journal inattendu aux côtés de Stéphane Boudsocq, le samedi 27 septembre. L'occasion pour elle d'attirer l'attention sur un sujet important, comme c'est l'usage dans l'émission, à savoir la question des personnes exilées, et de passer un message empreint de sincérité.

Quelques heures plus tôt, on apprenait la mort de deux femmes qui avaient essayé de traverser la Manche et dont les corps ont été retrouvés à Neufchâtel-Hardelot, dans le Pas-de-Calais.

Issue elle-même d’une famille d’exilés, l’actrice franco-italienne a déploré le "manque d’empathie" face au sort des migrants, "surtout dans ce pays où les Français sont tous très attachés à leur culture, à leur terre, à leur région".

Marina Foïs s’est dite frappée par "l’incapacité à se projeter dans ces histoires de gens qui se déracinent, pour des raisons économiques, politiques, familiales".

Et d’insister : "On est dans des questions de survie. Ils abandonnent leur famille, leur terre, leur culture, c’est un déchirement, parce qu’ils n’ont sans doute pas le choix. Pourquoi eux, ils n’auraient pas le droit d’avoir des perspectives que nous, on s’accorde ? Comment fonctionne le principe de hiérarchisation de l’être humain qui fait que toi, tu as le droit à une vie décente et pas toi ?"

Je ne vais pas, moi, dans ma situation de privilégiée, dire aux gens que tout va bien, mais la France est un pays qui fonctionne à plein d'endroits. Le Français n’est pas menacé parce qu’il y a quelqu’un qui arrive, qui a faim, qui a froid, et qui a besoin d’un travail.

Marine Foïs, sur RTL

Refusant l’idée de "submersion migratoire", Marina Foïs estime que le problème, est avant tout politique. "On sait que ça marche avec la peur et que, pour répandre la peur, il faut parler de submersion migratoire".

Consciente toutefois de sa position, elle précise. "Moi, j'entends la colère, assure-t-elle, je comprends le sentiment d'injustice des Français, je ne vais pas, moi, dans ma situation de privilégiée, dire aux gens que tout va bien, mais c'est un pays qui fonctionne à plein d'endroits. La France est un pays qui tient, le Français n’est pas menacé parce qu’il y a quelqu’un qui arrive, qui a faim, qui a froid, et qui a besoin d’un travail. Surtout dans un pays où l’on manque de main-d’œuvre. Une famille syrienne qui s’installe dans un village, elle fait marcher l’école, elle fait rouvrir la boulangerie… Ça, c’est une réalité dont on ne parle jamais."

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RTL Matin

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06/07/2022 à 20:16 - 01m09s