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"Une Famille syrienne", un huis-clos pesant sur la guerre, en Syrie et ailleurs

NOUS L'AVONS VU - Le film de Philippe Van Leeuw, en salles mercredi 6 septembre, enferme le spectateur dans une maison en Syrie prise en étau dans les bombardements. À l'intérieur, une famille survit.

Cécile De Sèze
Cécile De Sèze

Le film s'ouvre avec une vue en plongée sur une petite cour où quelques personnes réunies discutent sous le bruits des hélices d'hélicoptères. Puis des bombes retentissent et le petit groupe se disperse rapidement. La caméra redescend de son perchoir et nous fait entrer, par la fenêtre, chez cette famille syrienne. Le grand-père vient de voir la même scène à sa vitre. En fumant sa cigarette, il verse une larme. Il ne semble plus reconnaître son pays.

Une famille syrienne est un film qui prend le spectateur par la main pour le faire entrer dans le cœur de la guerre. Mais ici, exit les champs de bataille, les éclats d'obus et les bouts de chair qui volent. La violence de la guerre est traduite ici dans l'impossibilité de sortir sans être abattu par un sniper. Ne plus reconnaître son ami et son ennemi. Se méfier de tous. Et vouloir sauver sa peau. Et ne pas quitter sa maison.

Un film de guerre apolitique

"Dans Une Famille syrienne, je voulais mettre des images sur ces personnes qui subissent la guerre au jour le jour, quelles que soient leurs convictions politiques", explique le réalisateur qui ne s'empêche pas de prendre position contre Bachar al-Assad pour autant, "un tortionnaire", juge-t-il.

Au cinéma mercredi 6 septembre, le film de Philippe Van Leeuw nous emmène en Syrie, mais ne précise ni la ville, ni l'époque exacte dans laquelle se déroulent les événements. D'ailleurs, il confirme qu'il a voulu, dans cette oeuvre, être "au cœur de l'humain, avec un contexte historique et géopolitique aussi réduit que possible". Impossible de savoir si la famille en question est pro-Assad ou pro-rebelles. Le film est apolitique. Il fait juste état de la guerre, quel qu'elle soit.

Cette maison abrite la mère de famille Oum Yazan (par la convaincante Hiam Abbass), ses deux filles - Yara et Aliya - et son fils Karim, son père Abou Monzeer, son employée de maison Delhani, son neveu Samir, sa voisine Halima et son bébé. Pour se défendre des pilleurs, alors que tout l'immeuble est en ruines et que leur appartement semble le dernier habitable, la porte est barricadée. D'ailleurs, ils n'ouvrent à personne. Des snipers rôdent pour prendre possession des lieux, et au passage, pourquoi pas violer quelques femmes sur leur chemin. C'est ce qui va arriver à Halima alors qu'elle n'arrive pas à temps pour se cacher dans la cuisine avec le reste des habitants. 

Une oeuvre centrée sur l'humain

Cette dernière devait fuir le soir-même avec son nourrisson et son époux. "J'ai honte de partir, lui confie-t-il au début du film. C'est difficile de quitter là où on a tout commencé". "Oui mais on n'a pas le choix", lui répond-elle. Lorsque celui-ci quitte l'appartement pour retrouver le passeur, il se fait tirer dessus dans la cour. 

Ce huis-clos, qui se déroule en une seule journée de surcroît, montre comment une femme va prendre en main sa maison pour que l'ensemble tienne encore debout malgré les violentes secousses de la guerre. Le faire vivre en 24 heures est un choix du cinéaste pour "clore le film sur la notion du recommencement inéluctable". D'ailleurs, Philippe Van Leeu termine par un plan similaire au début : le visage du grand-père filmé de près. 

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