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Naufrage de migrants à Lampedusa : les recherches se poursuivent, jusqu'à 50 personnes toujours portées disparues
Au moins 27 personnes sont mortes dans le naufrage de deux bateaux au large des côtes italiennes de Lampedusa, survenu mercredi. Les recherches se poursuivront au moins jusqu'à dimanche, ont indiqué les garde-côtes.
Des agents sanitaires viennent en aide à un marin tunisien secouru lors d'une mission de recherche et de sauvetage après le naufrage de plusieurs bateaux au large de Lampedusa, en Italie, le 14 août 2025.
Crédit : VALERIA FERRARO / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP
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La mer Méditerranée a été le théâtre d'un nouveau drame humain, mercredi 13 août. Deux embarcations de migrants ont chaviré au large de la petite île italienne de Lampedusa, ayant fait au moins 27 morts.
Jeudi, les recherches se sont poursuivies pour tenter de retrouver les personnes ou les corps des dizaines de personnes encore portées disparues. Après plus de 24 heures, les garde-côtes ont étendu le périmètre de leurs recherches, qui dureront jusqu'à dimanche.
Ces migrants seraient partis des alentours de Tripoli à l'aube mercredi, mais après que l'un des deux bateaux "a pris l'eau", les passagers "ont grimpé sur l'autre, qui a chaviré sous la charge", a expliqué Flavio di Giacomo, porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ce dernier mentionne "95 personnes parties de Libye", mais l'agence de presse italienne Ansa affirme que 100 à 110 personnes étaient à bord des deux bateaux.
Parmi les 23 victimes qui ont pu être identifiées, les autorités ont dénombré treize hommes, sept femmes et trois mineurs, y compris une nouveau-née.
Les survivants, eux, sont au nombre de 60, dont 21 mineurs, ont indiqué des responsables de la Croix-Rouge et du centre d'accueil des migrants sur Lampedusa, qui accueille 240 personnes. Le directeur du centre, Imad Dalil, a précisé que 58 des rescapés sont "en bonne santé", tandis que deux autres ont été évacués par hélicoptère en Sicile pour y être soignés. La majorité d'entre eux sont Somaliens, et quelques-uns Égyptiens.
Parmi les survivants du naufrage, une Somalienne a perdu son fils et son mari, selon un témoignage recueilli par le journal Il Corriere della Sera. "J'avais mon fils dans les bras et mon mari à mes côtés. Je ne sais pas comment, nous nous sommes retrouvés à l'eau. Les vagues les ont tous deux emportés", a-t-elle raconté.
"Ils n'ont rien fait et ont trouvé la mort"
Sur la petite île italienne, dans le cimetière où sont conservés les corps de certaines victimes, deux femmes sont venues déposer des fleurs. "Le moins qu'on puisse faire, c'est venir dire une prière pour ces gens qui cherchaient une vie meilleure, ils n'ont rien fait et ont trouvé la mort", dit l'une d'elles, Donata, interrogée par l'AFP, et qui a refusé de donner son nom de famille.
Pendant la soirée, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées pour une veillée aux flambeaux au sanctuaire de la Madonna di porto Salvo, en hommage aux migrants qui ont perdu la vie mercredi. "Les arrivées de migrants continuent [...] nos bras sont toujours ouverts mais quand ces morts surviennent, cela nous fait trop mal", dit à l'AFP Angela, une habitante de Lampedusa qui a participé à la veillée.
Sur une vidéo diffusée jeudi soir par les garde-côtes italiens, on voit un bateau des secouristes lancer une bouée à de jeunes migrants dans les vagues et qui s'y agrippent désespérément.
Plus de 700 morts en 2025
Les personnes qui tentent de rejoindre l'Italie par Lampedusa, située à seulement 145 km des côtes nord-africaines, font souvent la traversée à bord de bateaux surchargés ou en mauvais état.
La route maritime du centre de la Méditerranée est la plus dangereuse du monde pour les migrants, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). "Plus de 700 réfugiés et migrants sont morts en 2025 en Méditerranée centrale", a déploré sur X le chef du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi.
Malgré les naufrages meurtriers, les embarcations continuent d'arriver jour après jour : quatre autres ont ainsi été interceptées au large de Lampedusa dans la nuit de mercredi à jeudi, et jeudi soir quarante personnes débarquaient au port de Lampedusa. D'après la Croix-Rouge, elles étaient parties de Libye et originaires d'Égypte, du Pakistan et du Bangladesh.
Le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, arrivé au pouvoir en octobre 2022 en promettant d'enrayer les arrivées de migrants, a passé des accords avec des pays d'Afrique du Nord, leur apportant des financements et des formations contre une aide pour lutter contre le départ d'embarcations vers l'Italie. D'après le ministère italien de l'Intérieur, plus de 38.500 personnes sont arrivées en Italie cette année par voie maritime.
