Pas-de-Calais : "Ça fait tout drôle", réagissent des touristes témoins des départs de migrants en plein jour

Chaque été, la côte d'Opale attire des milliers de vacanciers. Cependant, cette année encore, des scènes surprennent ceux qui sont venus profiter du sable et de la mer. En effet, des embarcations de migrants prennent le large vers l'Angleterre, parfois en plein après-midi. 

Jean-Luc, qui choisit la région chaque année pour ses vacances, a assisté à plusieurs départs. "Ça se passe très vite, ça fait un attroupement, ça fait beaucoup de gens", témoigne-t-il. "Vous les voyez courir pour remonter dans le bateau et puis vous voyez le bateau qui s'envoie, quoi... Ça fait tout drôle", raconte-t-il, encore marqué par la rapidité de la scène. 

Sur la même plage, Sylvain a vécu une expérience similaire. Installé sur sa serviette, il dit avoir été pris de court par ce contraste. "C'est un coin super joli, on ne s'y attend pas du tout... voir un bateau de migrants comme ça c'est vraiment étonnant ici", explique l'homme. 

Décrivant l'endroit comme "plutôt balnéaire et vacancier", il a remarqué quelques éléments particuliers cette année. "La première nuit où on est arrivé, il y avait les gendarmes, il y avait une voiture de gendarmes. On se demandait ce qu'elle faisait là parce qu'il n'y avait personne. Il y a des hélicoptères qui passent aussi, beaucoup", remarque le vacancier. 

La rencontre entre deux mondes

Pour Franck, de l'association OPAL'EXIL, c'est la rencontre de deux mondes. Auparavant, les migrants tentaient de traverser en pleine nuit, le plus discrètement possible. "C'est différent de savoir ce qui se passe et puis d'être confronté après, de voir vraiment des groupes partir. Avant, c'était plutôt la nuit. Les groupes étaient très cachés", explique-t-il. 

Désormais, les départs se font directement en mer, comme l'explique sa collègue Béatrice. "Les taxiboats (bateaux taxis en français) démarrent de plus loin, longent la côte, c'est comme un taxi, et qui ramassent les exilés le long de la côte à n'importe quel moment dans la journée", dit-elle. Pour elle, ce déplacement est directement lié au renforcement de la surveillance policière à Calais. Selon cette membre de l'association, "ils viennent sur le Boulonnais, le cordon dunaire sur la côte car il est immense. C'est impossible de déployer des forces de l'ordre dans tout le cordon dunaire". 

Dans ce contexte, les élus locaux des stations balnéaires restent vigilants. Ils affirment vouloir éviter à tout prix la création de camps fixes dans les dunes.