En Corse, les nappes d’hydrocarbures repérées le week-end dernier s’éloignent peu à peu. Désormais, la France est à la recherche du bateau à l’origine de cette pollution, en vain. Comme dans les affaires criminelles, "rien ne vaut un bon flagrant délit" comme disait Julie Lescaut. Il faut sinon trouver des indices, des preuves, des témoins et enfin, peut-être un jour, le coupable. C'est un peu comme la série Les experts, sauf qu'ici on ne regarde pas qui a tué, mais qui a dégazé.
La gendarmerie maritime de Marseille est en charge de l’affaire. Onze personnes sont engagées dans ces recherches pour lesquelles il a fallu réaliser des prélèvements d'hydrocarbure dès le début, un peu comme une piste tracée par de l’ADN. Cela permettra ainsi de remonter la piste grâce aux transpondeurs qui, depuis 2004, équipent les gros bateaux de marine marchande et les bateaux passagers.
Cet outil permet d’éviter les collisions, mais aussi de savoir exactement où les bateaux se trouvent. Ces derniers seront d'abord considérés comme témoins, puis les enquêteurs pourront affiner la recherche : si l’hydrocarbure rejeté dans la mer a la même consistance que celui dans la cuve d’un bateau arrêté, l'enquête sera résolue. À moins que le navire soit déjà ailleurs ou vendu par l’armateur.
Les dégazages se font de plus en plus rares en France. Entre les années 2004 et 2009, 40 navires ont été interpellés au large, entre le Mont-Saint-Michel et la frontière espagnole, pour délit de dégazage. Le chiffre est tombé à seulement trois navires pollueurs entre 2012 et 2017.
Le pays s’est véritablement attaqué à ce phénomène, l’équivalent maritime de la décharge sauvage en pleine forêt. La France a signé la Convention internationale pour la prévention de la pollution marine par les navires, ce qui permet d’avoir une coopération mondiale sur ce sujet. Depuis 2003, il existe également la juridiction du littoral spécialisée (Julis), chargée de s’occuper de ces affaires et renforcée en 2007.
Les amendes peuvent aller jusqu'à 15 millions d'euros et dix ans d'emprisonnement. Des bateaux pris en flagrant délit ont ainsi été condamnés à un million d'euros d'amende, ce qui coûte finalement plus cher qu’un simple dégazage dans une zone dans la zone portuaire prévue a cet effet.
Il y a 20 ans, le WWF a estimé qu’1,5 million de tonnes de pétrole étaient rejetées uniquement en mer Méditerranée à cause de dégazages et déballastages sauvages. Ce chiffre correspond à 75 "Erika", le pétrolier qui s’est échoué au large de la Bretagne en 1999.
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