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Plus d'un tiers des Françaises disent avoir déjà subi un rapport sexuel non-consenti

Selon le rapport du Haut Conseil à l'Égalité publié ce lundi, 37% des femmes ont déjà été victimes de situations non consenties dans les rapports sexuels.

Le collectif 50/50 avait été créé dans le contexte de la percée du hashtag MeToo, fin 2017.
Le collectif 50/50 avait été créé dans le contexte de la percée du hashtag MeToo, fin 2017.
Crédit : Unsplash/Mihai Surdu
Nicolas Barreiro & AFP
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Le sexisme perdure en France malgré la sensibilisation qu'a provoqué le mouvement #MeToo. Selon un rapport Haut Conseil à l'Égalité (HCE) rendu public ce lundi 23 janvier, "le sexisme ne recule pas en France".

Cette conclusion se ressent notamment dans les rapports sexuels : 14% des femmes déclarent avoir déjà subi "un acte sexuel imposé", et plus largement 37% disent avoir vécu des situations non consenties dans les rapports sexuels, dont un rapport non protégé devant l'insistance de leur partenaire (12%), non consenti sous l'effet de l'alcool ou la drogue (7%), selon le rapport qui s'appuie sur les chiffres officiels et sur un baromètre réalisé par l'institut ViaVoice auprès de 2.500 personnes représentatives.

Le sexisme conduit à des renoncements quotidiens, pour 9 femmes interrogées  sur 10 : la moitié renoncent à sortir ou faire des activités seules ou à s'habiller comme elles le souhaitent. 8 sur 10 ont peur de rentrer seules chez elles le soir. Les hommes de leur côté peinent "à se sentir concernés", ne se sentent pas personnellement responsables de conduites sexistes, voire pour un quart d'entre eux, pensent qu'on "en fait trop sur les agressions sexuelles".

Les jeunes de plus en plus concernés

"Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, certaines de ses manifestations les plus violentes s'aggravent et les jeunes générations sont les plus touchées", écrit le HCE qui note que "cinq ans après #MeToo", la "société française reste sexiste dans toutes les sphères" : publique, privée, professionnelle, médiatique…"L'opinion reconnaît et déplore l'existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, majoritairement chez les hommes".

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Si les hommes de plus de 65 ans sont plus "conservateurs", attachés à des rôles genrés stricts, le HCE observe aussi des "clichés masculinistes" chez les moins de 35 ans. Un quart estime qu'il faut parfois être violent pour se faire respecter. L'image des femmes véhiculée par la pornographie est jugée problématique par la moitié d'entre eux contre 79% des 65 ans et plus.

Le HCE s'inquiète d'un "phénomène de backlash à l'œuvre partout", avec des "raids masculinistes" sur les réseaux sociaux "pour réduire les femmes au silence ou les discréditer".

Globalement, le HCE met en garde contre une "situation qui s'aggrave avec l'apparition de phénomènes nouveaux : violence en ligne, virulence accrue sur les réseaux sociaux, barbarie dans de très nombreuses productions de l'industrie pornographique, affirmation d'une sphère masculiniste et antiféministe".

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