"Pas normal de ne pas pouvoir manger" : aux Restos du cœur, un bénéficiaire sur deux a moins de 25 ans

Leur mission ? Aider les plus précaires à affronter l'hiver. Les Restos du Cœur lancent leur 41ᵉ campagne partout en France ce mardi 18 novembre, après avoir accueilli 1,3 million de personnes et distribué gratuitement 161 millions de repas lors de l’exercice 2024-2025. Il y a fort à parier que la demande sera au moins aussi forte cette année, et particulièrement chez les jeunes : 50% des personnes bénéficiaires ont moins de 25 ans.

Le dernier rapport de l’Observatoire des Restos sur les caractéristiques des personnes accueillies souligne la détresse sociale d’une population jeune "aux conditions de vies préoccupantes et dégradées par les privations matérielles".

Devant un local parisien de l'association, on trouve souvent une trentaine de personnes qui attendent leur tour. "Ça nous permet d'économiser déjà, parce que c'est important en tant qu'étudiante, on doit économiser. La nourriture, ça coûte cher, surtout ici à Paris", explique Lila, 21 ans, qui fait ses études à Nanterre.

Depuis un an, elle vient avec Sally, qui étudie en littérature française, une fois par semaine à des distributions alimentaires. Avec 700 euros par mois, sans les Restos du cœur, difficile pour elles, qui repartent sac de course sous le bras, de joindre les deux bouts.

Un tiers des étudiants saute au moins quatre repas par semaine par manque d'argent

Du côté des bénévoles, cette hausse de jeunes bénéficiaires est flagrante, comme le constate Jocelyne. "Ils ont des diplômes, ils ne trouvent pas de boulot. Ou bien ils ont du boulot, mais ne peuvent pas payer leur loyer trop cher. Donc c'est un choix qu'ils sont obligés de faire. Ce n'est pas normal de ne pas pouvoir manger", déplore celle qui œuvre depuis 18 ans chez les Restos.

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Jacques, lui, s'inquiète d'une situation qui s'aggrave chaque année. "On le perçoit avec une certaine hantise. On est la reproduction, de génération en génération, d'une situation de pauvreté : les parents étaient aux Restos du Cœur il y a 20 ans et ont des enfants qui, aujourd'hui, eux aussi, sont amenés à recourir au service qu'on leur apporte", résume-t-il.

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